Escalade à la frontière thaïlando-cambodgienne : la province d'Angkor menacée

Le conflit frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge a franchi une nouvelle étape, Phnom Penh accusant Bangkok d'avoir bombardé pour la première fois la province de Siem Reap, une région abritant les célèbres temples d'Angkor.

Le Cambodge a accusé la Thaïlande, le lundi 15 décembre 2025, d'avoir mené des frappes aériennes dans la province de Siem Reap, marquant une escalade significative dans les affrontements frontaliers qui ont repris le 7 décembre. Selon le ministère cambodgien de la Défense, des avions de chasse F-16 thaïlandais auraient largué deux bombes dans le district de Srei Snam. Cette zone se situe à environ 70 kilomètres de la frontière et à proximité d'un camp de civils déplacés, ainsi qu'à moins d'une heure et demie de route du site historique d'Angkor Wat. Le Cambodge dénonce une violation du droit international, soulignant que c'est la première fois que les frappes atteignent une zone aussi profonde de son territoire. Bangkok a confirmé la poursuite des combats le long de la frontière mais n'a pas mentionné les bombardements présumés à Siem Reap. Depuis la reprise des hostilités, le bilan humain s'est alourdi pour atteindre au moins 31 morts.

Le Cambodge fait état de 15 civils tués, tandis que la Thaïlande déplore 16 décès, dont 15 soldats et un civil.

Les deux nations s'accusent mutuellement d'avoir initié les violences, qui ont entraîné l'évacuation d'environ 800 000 personnes des deux côtés de la frontière. Des images montrent des habitants fuyant la province de Siem Reap.

Ces affrontements font suite à un premier épisode de violences en juillet, qui avait causé 43 morts avant la signature d'un cessez-le-feu en octobre.

Les efforts diplomatiques récents semblent avoir échoué.

Une trêve annoncée par le président américain Donald Trump après un entretien téléphonique avec les dirigeants des deux pays a été démentie par le gouvernement thaïlandais, et les combats se sont poursuivis. Le conflit a également des répercussions économiques, notamment sur le tourisme, secteur clé pour le Cambodge.

Selon l'opérateur Angkor Enterprise, les ventes de billets pour le site d'Angkor Wat ont chuté de près de 20 % entre juin et novembre par rapport à l'année précédente. Les professionnels du tourisme confirment des annulations et des reports de voyages.