Mort d'un chef du Hamas : Israël choisit l'escalade et met en péril le cessez-le-feu à Gaza

Samedi, l'armée israélienne a mené une frappe aérienne ciblée dans le quartier de Tal al-Hawa, dans la ville de Gaza, tuant quatre personnes à bord d'un véhicule. Parmi les victimes se trouvait Raad Saad, un haut commandant de la branche armée du Hamas, présenté par Israël comme le « numéro deux » du mouvement à Gaza et l'un des architectes de l'attaque du 7 octobre 2023. La famille de Saad a confirmé sa mort. Selon un communiqué du Premier ministre Benyamin Netanyahou et du ministre de la Défense Israël Katz, l'ordre d'éliminer Saad a été donné en réponse directe à l'activation d'un engin explosif qui avait blessé des soldats israéliens le même jour. Les autorités israéliennes l'ont également accusé d'être responsable du réarmement du groupe islamiste depuis le début du cessez-le-feu.

L'opération a été menée rapidement après que les services de renseignement ont appris que Saad effectuait un rare déplacement en surface. Cette frappe intervient alors qu'un cessez-le-feu est en vigueur depuis octobre après deux ans de conflit.

Le Hamas a immédiatement dénoncé une « violation criminelle délibérée de l'accord », ravivant les tensions autour de la gestion future de Gaza et du désarmement du groupe. Si le Hamas a jusqu'ici refusé de renoncer à ses armes, un de ses dirigeants a récemment proposé de geler son armement en échange d'une trêve durable.

On ignore si les États-Unis ont approuvé cette attaque aux ramifications géopolitiques importantes.

Raad Saad était une figure historique du Hamas, membre du mouvement depuis les années 1990.

Proche du fondateur Cheikh Ahmed Yassine, il a occupé plusieurs postes à responsabilité, dont celui de commandant de brigade pour la ville de Gaza et de créateur de l'unité de commandos marins. Après avoir été écarté du haut commandement, il était récemment redevenu un personnage central, chargé de superviser des aspects importants des opérations quotidiennes du Hamas.