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Le Président Foudroyé : Le triomphe critique d'une série qui interroge la fabrique de l'histoire par Netflix

La nouvelle mini-série de Netflix, "Le président foudroyé", retrace le destin tragique du président américain James A. Garfield, suscitant à la fois les éloges de la critique et un débat sur la transformation des faits historiques en spectacle par la plateforme.
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Disponible sur Netflix depuis début novembre 2025, la mini-série de quatre épisodes "Le président foudroyé" ("Death by Lightning") s'intéresse à l'ascension et à l'assassinat en 1881 du 20e président des États-Unis, James A. Garfield. Adaptée du livre "Destiny of the Republic" de Candice Millard et créée par Mike Makowsky, la série met en scène la collision entre la trajectoire du président progressiste, interprété par Michael Shannon, et celle de son admirateur et futur assassin, Charles Guiteau, joué par Matthew Macfadyen, dans une Amérique post-Guerre de Sécession rongée par la corruption. La série a reçu un accueil critique quasi unanime.

La presse internationale salue une "fresque historique somptueuse" (Allociné) et un "récit historique poignant" (Variety).

Les performances des acteurs principaux sont particulièrement louées.

Matthew Macfadyen livre une interprétation "comique, déchirante et inoubliable" (The Guardian) de Guiteau, tandis que Michael Shannon incarne un Garfield "profondément humain, noble et vulnérable" (The Independent).

La qualité de la production, des décors à la photographie, est également soulignée.

Quelques critiques tempèrent cependant cet enthousiasme, pointant un déséquilibre narratif, avec un premier épisode jugé long et une fin qui expédie la mort du président après une longue montée en tension. Au-delà de ses qualités artistiques, "Le président foudroyé" est analysé comme une illustration de la "méthode Netflix" qui consiste à transformer des faits historiques en divertissement grand public. La plateforme utilise des codes de la fiction, comme les retournements de situation et les ellipses narratives, pour créer un thriller politique rythmé et addictif. Cette approche, qualifiée de "trauma-tainment", mélange le traumatisme historique et le divertissement en humanisant des figures comme l'assassin pour susciter l'empathie, au risque d'altérer les faits. Des choix comme une musique anachronique ou un montage nerveux créent une "illusion docudrame", privilégiant l'émotion et le spectacle à la rigueur historique.

Cette stratégie, dictée par les algorithmes et les données de visionnage, vise à répondre aux attentes du public en produisant des récits qui dénoncent les injustices et font écho aux problématiques contemporaines. En transformant l'histoire en un matériau à sensations, Netflix participe à la création d'une "algorithmic culture" où la mémoire populaire est davantage façonnée par le streaming que par les travaux des historiens. Ce phénomène soulève des questions sur l'influence de ces fictions sur notre rapport au réel, dans un contexte où la narration tend à remplacer l'information, contribuant ainsi à l'ère de la "post-vérité".

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