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Un exercice d'équilibriste diplomatique : l'Asie-Pacifique face aux tensions sino-américaines

Le sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) en Corée du Sud a mis en lumière les profondes tensions qui redéfinissent l'ordre mondial, forçant les nations de la région à naviguer prudemment entre coopération économique et rivalités géopolitiques croissantes.
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Lors du sommet de l'APEC qui s'est tenu dans la ville sud-coréenne de Gyeongju, le président sud-coréen Lee Jae Myung a alerté sur un « tournant critique » de l'ordre commercial mondial, appelant les 21 économies membres à défendre un système ouvert et fondé sur des règles face à la montée du protectionnisme. Les discussions, auxquelles ont participé le président chinois Xi Jinping et le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent, représentant Donald Trump, ont abouti à un appel commun pour une croissance inclusive, une coopération accrue en matière d'intelligence artificielle et une meilleure répartition des bénéfices du commerce. Le président chinois a notamment proposé la création d'une Organisation mondiale de coopération sur l'IA.

La Corée du Sud, pays hôte, a illustré sa délicate position d'équilibriste entre les deux superpuissances. Le président Lee a sollicité l'aide de Xi Jinping, lors de sa première visite en Corée du Sud depuis onze ans, pour relancer le dialogue avec la Corée du Nord. Sur le plan symbolique, Séoul a offert un jeu de go en bois précieux au dirigeant chinois, valorisant la stratégie et la culture partagée, quelques jours après avoir remis une couronne en or au président américain, symbole de pouvoir.

Cette diplomatie des cadeaux a été interprétée comme une tentative de ménager ses deux partenaires stratégiques.

En marge du sommet, les dynamiques régionales ont également été au cœur des échanges.

Le président sud-coréen a exprimé son souhait d'approfondir la collaboration militaire avec l'Indonésie, notamment sur des projets comme un avion de chasse de nouvelle génération. Pendant ce temps, à Taïwan, la nouvelle cheffe du principal parti d'opposition (Kuomintang), Cheng Li-wun, a pris ses fonctions en mettant en garde contre le risque de guerre avec Pékin. Adoptant une ligne pro-dialogue, elle s'est opposée à l'augmentation du budget de la défense, tout en affirmant que la souveraineté de l'île n'était « pas négociable », illustrant une approche différente des tensions régionales.

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