L'affaire « sales connes » : le soutien de Brigitte Macron à Ary Abittan déclenche une tempête médiatique et féministe

Une insulte prononcée par la Première dame, Brigitte Macron, en soutien à l'humoriste Ary Abittan, a déclenché une vive polémique, ravivant les débats sur les violences sexistes et le soutien aux victimes.

Une vidéo filmée en coulisses du nouveau spectacle de l'humoriste Ary Abittan aux Folies-Bergère à Paris a provoqué un tollé.

On y voit la Première dame, Brigitte Macron, en compagnie notamment de Bernard Montiel et Manuel Valls, promettre à l'artiste de « foutre dehors » les « sales connes » qui prévoyaient d'interrompre la représentation.

Ces propos faisaient référence à des militantes du collectif Nous Toutes qui, la veille, avaient scandé « Abittan violeur » pendant le spectacle.

L'insulte, qualifiée de « sexiste » par le collectif, a été jugée « extrêmement » choquante et perçue comme une offense envers toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles. La polémique s'est rapidement étendue sur les réseaux sociaux et dans les médias, où de nombreuses célébrités ont réagi en transformant l'insulte en hashtag militant : « Je suis une sale conne ». L'affaire a également eu un écho international, des médias comme la BBC, CNN et le New York Times rapportant les propos « insultants » et « sexistes » de l'épouse du président de la République. Cette controverse a remis sur le devant de la scène le passé judiciaire d'Ary Abittan.

L'humoriste avait été accusé de viol par une jeune femme de 24 ans en 2021, mais la justice a prononcé un non-lieu.

Le collectif Nous Toutes souligne que cette décision signifie la fin des poursuites mais n'équivaut pas à un acquittement.

L'avocate de l'acteur, Caroline Toby, soutient pour sa part que les sept magistrats en charge du dossier ont été unanimes sur son innocence.

Dans le sillage de cette polémique, une ancienne séquence télévisée de 2013 a refait surface.

On y voit Ary Abittan imposer un baiser non consenti à l'ex-Miss France Laury Thilleman.

Cette dernière a récemment témoigné s'être sentie à l'époque « humiliée, objetisée, impuissante », expliquant son silence par la honte et le fait que la notion de consentement était peu abordée il y a quatorze ans.