Virage à droite radicale au Chili : l'élection de José Antonio Kast, nostalgique de Pinochet, redéfinit le paysage politique



José Antonio Kast, candidat d'extrême droite, a été élu président du Chili le dimanche 14 décembre 2025, marquant un virage à droite sans précédent depuis la fin de la dictature d'Augusto Pinochet en 1990.
Il a remporté le second tour avec plus de 58 % des voix (58,3 % selon certaines sources), devançant de plus de seize points sa rivale communiste, Jeannette Jara, qui a rapidement reconnu sa défaite et promis une opposition « exigeante ».
Ce résultat est considéré comme le pire pour la gauche depuis le retour de la démocratie.
L'opposition progressiste a commencé à s'organiser pour faire face à cette nouvelle présidence.
Âgé de 59 ans, avocat, fervent catholique et père de neuf enfants, José Antonio Kast est un admirateur déclaré de l'ancien dictateur Pinochet et le fils d'un ancien soldat du parti nazi. Sa campagne a capitalisé sur le besoin de sécurité et d'ordre, en axant son programme sur la lutte contre la délinquance et l'immigration illégale.
Il a d'ailleurs annoncé qu'il donnait aux quelque 340 000 étrangers en situation irrégulière jusqu'au 11 mars, jour de son investiture, pour quitter le pays volontairement.
Bien que ses positions ultraconservatrices incluent une opposition à l'avortement et au mariage pour tous, ces thèmes ont été moins mis en avant durant sa campagne.
Cette victoire est perçue comme l'aboutissement d'un cycle politique qui pérennise le modèle de société pinochétiste, dont la Constitution de 1980 est toujours en vigueur.
Contrairement à l'élection de 2021 où les questions sociales dominaient, M. Kast a cette fois-ci réussi à imposer ses thèmes, une erreur stratégique reconnue par sa rivale.
Son élection s'inscrit dans une tendance plus large de glissement à droite en Amérique latine, après des victoires similaires en Argentine et en Bolivie.
La victoire de M. Kast a été saluée à l'international, notamment par le président argentin Javier Milei, ainsi que par les États-Unis et le gouvernement espagnol, qui se sont dits prêts à travailler avec le nouveau président.










