Exhortation apostolique « Dilexi te » du pape Léon XIV

Le pape Léon XIV a publié sa première exhortation apostolique, « Dilexi te », plaçant l'amour des pauvres au cœur de la foi chrétienne. Ce texte s'inscrit dans la continuité de son prédécesseur, le pape François, et de la tradition de l'Église.

Publiée le 9 octobre 2025, la première exhortation apostolique du pape Léon XIV, intitulée « Dilexi te » (« Je t’ai aimé »), affirme que l'attention portée aux pauvres est un critère essentiel de la foi catholique.

Initié par le pape François dans le prolongement de son encyclique « Dilexit nos », ce document a été repris et complété par son successeur, qui souligne ainsi la continuité entre les deux pontificats et l'engagement constant de l'Église envers les plus démunis. Organisée en cinq parties, l'exhortation établit que la relation avec les pauvres n'est pas une simple bienfaisance, mais une « manière fondamentale de rencontrer le Seigneur ». Le pape Léon XIV y dénonce les préjugés et une « fausse vision de la méritocratie », rappelant que la pauvreté revêt de multiples formes. Le texte réaffirme l'« option préférentielle » de Dieu pour les pauvres, non comme une exclusion des autres, mais comme une manifestation de sa compassion pour les opprimés. Oublier cette exigence est décrit comme une rupture avec l'Évangile.

Le document retrace cette préoccupation à travers l'histoire de l'Église, citant des figures connues comme François d'Assise et des personnalités moins familières, tout en s'appuyant fortement sur saint Augustin, qui voyait dans le pauvre la « présence sacramentelle du Seigneur ». L'exhortation se réfère également à la Doctrine sociale de l'Église, en particulier depuis le Concile Vatican II, et valorise l'apport des Églises du Sud, notamment d'Amérique latine. Le pape, ancien missionnaire au Pérou, y reprend des concepts comme les « structures de péché » et la nécessité de considérer les pauvres comme des « sujets » actifs de la transformation sociale. Enfin, « Dilexi te » met en garde les fidèles contre plusieurs tentations, comme celle de se tenir à distance des pauvres ou de ne retenir de la tradition que ce qui arrange.

Le pape insiste sur le fait que « les pauvres ne sont pas une catégorie sociologique, mais la chair même du Christ ». Il conclut par un appel à l'action, revalorisant même le geste de l'aumône comme une occasion de rencontre personnelle et rappelant que l'amour chrétien est appelé à briser toutes les barrières.