Les États Unis sanctionnent deux juges de la Cour pénale internationale enquêtant sur Israël



L'administration américaine a annoncé, le 18 décembre, des sanctions contre deux juges de la Cour pénale internationale (CPI) en raison de leur implication dans une enquête sur des crimes de guerre présumés commis par Israël dans la bande de Gaza. Cette mesure, qui a été saluée par Israël, a été fermement condamnée par la CPI, qui y voit une atteinte à son indépendance.
Les juges visés sont le Géorgien Gocha Lordkipanidze, ancien ministre de la Justice de son pays, et le Mongol Erdenebalsuren Damdin, qui a siégé plus de douze ans à la Cour suprême de Mongolie. Selon le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, les sanctions leur sont imposées pour avoir voté avec la majorité de la Cour afin de rejeter un recours d'Israël visant à mettre fin à l'enquête sur Gaza.
Les sanctions interdisent aux deux magistrats d'entrer aux États-Unis et bloquent toute transaction financière ou immobilière avec eux sur le territoire américain.
Washington a justifié sa décision en déclarant ne pas tolérer les « abus de pouvoir de la CPI » qui violeraient la souveraineté américaine et israélienne.
La Cour pénale internationale a immédiatement réagi en rejetant « fermement » ces mesures, qualifiées d'« atteinte flagrante à l'indépendance d'une institution judiciaire impartiale ».
Dans un communiqué, la CPI a estimé que de telles sanctions portent atteinte à l'état de droit et mettent en péril l'ordre juridique international.
À l'inverse, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué « l'action forte » de Washington.
La France a également exprimé sa « consternation » et sa solidarité avec les magistrats visés.
Ces sanctions s'inscrivent dans un contexte de tensions entre Washington et la Cour de La Haye. Ni les États-Unis ni Israël ne sont membres de la CPI, créée en 2002. En novembre 2024, la Cour avait émis des mandats d'arrêt contre Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour des crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza. L'administration Trump avait déjà sanctionné des membres de la CPI lors de son premier mandat, des mesures qui avaient été levées par l'administration Biden en 2021.
















