Escalade des tensions en Asie de l'Est : les manœuvres militaires sino-russes provoquent une réponse américano-japonaise



Le Japon et les États-Unis ont mené des exercices aériens conjoints jeudi au-dessus de la mer du Japon, en réaction à des patrouilles communes effectuées deux jours plus tôt par des avions chinois et russes. Qualifiant l'environnement sécuritaire de la région de "de plus en plus sévère", l'état-major interarmées japonais a déclaré que ces manœuvres, impliquant deux bombardiers américains B-52 ainsi que des chasseurs japonais F-35 et F-15, visaient à confirmer la "forte détermination" des deux alliés à ne permettre "aucun changement unilatéral du statu quo par la force" et à renforcer la capacité de dissuasion de leur alliance. Cette démonstration de force fait suite à un vol conjoint, mardi, de deux bombardiers russes Tu-95 et de deux bombardiers chinois H-6 près de l'archipel nippon.
Cette incursion a non seulement poussé le Japon à faire décoller ses propres chasseurs, mais a également conduit la Corée du Sud à déployer ses avions, les appareils sino-russes étant entrés dans sa zone d'identification de défense aérienne.
Pékin et Moscou ont qualifié l'opération d'exercice militaire conjoint, une pratique qu'ils mènent périodiquement dans la région depuis 2019.
Les tensions ont été exacerbées par un autre incident survenu un samedi, lorsque des chasseurs chinois J-15 ont, selon Tokyo, verrouillé leurs radars de contrôle de tir sur des avions japonais près de l'île d'Okinawa. Cet acte a été qualifié par un porte-parole du département d'État américain d'action "ne favorisant pas la paix et la stabilité régionales", réaffirmant l'engagement "indéfectible" de Washington envers le Japon.
Tokyo a convoqué l'ambassadeur de Chine, mais les deux pays offrent des versions divergentes.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun, a accusé les avions japonais d'avoir pénétré "sans autorisation dans la zone d'entraînement chinoise" pour "créer des tensions".
Le contexte géopolitique est également marqué par la question de Taïwan.
La Première ministre japonaise, Sanae Takaichi, avait précédemment laissé entendre que son pays pourrait intervenir militairement en cas d'attaque chinoise contre l'île.
L'incident des radars a été jugé "regrettable" par le chef de l'Otan, Mark Rutte, qui a souligné que "la sécurité dans les régions indo-pacifique et euro-atlantique est totalement indissociable".














