Les États-Unis menacent l'Union européenne de représailles concernant sa régulation du secteur numérique



Les États-Unis ont menacé mardi l'Union européenne (UE) de représailles si elle ne revenait pas sur sa régulation du secteur numérique, qualifiée de « discriminatoire ».
Selon Washington, cette approche vise à « restreindre, limiter et décourager » l'activité des entreprises technologiques américaines.
Le bureau du représentant de la Maison Blanche pour le Commerce (USTR) a déclaré que si l'UE persistait dans ce qu'il décrit comme un « harcèlement » via des procès, impôts et amendes, les États-Unis utiliseraient « tous les outils à disposition pour contrer ces mesures déraisonnables ». Les mesures de rétorsion pourraient inclure des droits d'entrée ou des restrictions sur les services étrangers.
En réponse, la Commission européenne a affirmé qu'elle continuerait d'appliquer ses réglementations « équitablement et sans discrimination » à toutes les entreprises opérant sur son territoire.
Thomas Regnier, porte-parole de la Commission, a souligné que cette position avait été expliquée à de nombreuses reprises.
La Maison Blanche critique depuis le début de l'année les régulations européennes, notamment le règlement sur les services numériques (DSA) et la directive sur le marché numérique (DMA).
Ces tensions s'inscrivent dans un contexte de sanctions financières importantes infligées par l'UE aux géants américains.
Un exemple récent est l'amende de 120 millions d'euros imposée au réseau social X pour non-respect du DSA, une loi visant à lutter contre les contenus illégaux et dangereux.
Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, avait qualifié cette décision d'« attaque contre toutes les plateformes technologiques américaines et le peuple américain ».
Au fil des ans, l'UE a imposé plusieurs milliards d'euros d'amendes aux grands groupes américains pour non-respect de sa législation.
Cependant, cette position du gouvernement américain ne fait pas l'unanimité aux États-Unis.
Luther Lowe, de l'incubateur de startups Ycombinator, a qualifié cette politique de « trahison navrante vis-à-vis de la petite tech ».
Selon lui, la directive européenne sur le marché numérique (DMA) est bénéfique pour les petites entreprises américaines en leur ouvrant des parts de marché et devrait être « copiée et non attaquée ».
Washington a également averti les autres pays envisageant une stratégie de régulation similaire qu'ils s'exposeraient à une « réponse identique ».









