La fracture patrimoniale : une richesse de plus en plus concentrée en France et dans le monde



À l'échelle mondiale, les inégalités de patrimoine se sont creusées depuis les années 1990. Selon un rapport du Laboratoire sur les inégalités mondiales, les 10 % les plus riches de la planète possèdent 75 % du patrimoine total et perçoivent 53 % des revenus. À l'inverse, la moitié la plus pauvre de la population, soit environ 2,8 milliards d'adultes, ne détient que 2 % du patrimoine pour 8 % des revenus. Cette tendance est encore plus marquée au sommet : les 0,001 % les plus riches (56 000 multimillionnaires) contrôlent désormais plus de 6 % des richesses mondiales, contre environ 4 % en 1995. Depuis les années 1990, le patrimoine des milliardaires a progressé en moyenne de 8 % par an, soit près du double du taux de croissance enregistré par la moitié la plus pauvre. En France, la situation reflète cette tendance. D'après l'Insee, si la moitié des ménages français détenait un patrimoine brut supérieur à 205 000 euros en 2024, en hausse de 9 % sur dix ans, les plus riches ont vu leur fortune augmenter bien davantage. Les 5 % des ménages les plus aisés concentrent un tiers du patrimoine national. Le patrimoine brut des 1 % les mieux nantis a dépassé 3,02 millions d'euros début 2024, marquant une augmentation d'un million d'euros par rapport à 2021. Le rapport sur les inégalités mondiales, piloté par des économistes dont Thomas Piketty, qualifie cette accentuation des inégalités de « choix politique ».
Les auteurs soulignent que les plus aisés paient proportionnellement moins d'impôts et préconisent la mise en place d'un impôt minimum mondial sur la fortune.
Une taxe de 2 % à 5 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions de dollars pourrait générer des centaines de milliards de dollars de recettes.









