Le corps médical français entre réorganisation interne et confrontation avec l'État

Alors que les médecins libéraux maintiennent leur appel à une grève nationale pour protester contre les politiques gouvernementales, l'hôpital de Clermont connaît une transition de sa gouvernance médicale, illustrant les diverses dynamiques qui animent le secteur de la santé en France.

L'ensemble des syndicats de médecins libéraux, rejoints par des organisations d'internes et de jeunes médecins, confirment la tenue d'une grève débutant le 5 janvier, accompagnée d'une fermeture des cabinets.

Une manifestation nationale est également prévue à Paris le 10 janvier pour dénoncer ce qu'ils qualifient d'« attaques » sans précédent du gouvernement contre leur profession.

Au cœur de leur mécontentement se trouve le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026, qui, malgré certaines concessions, maintient des mesures jugées inacceptables.

Parmi les principaux points de friction figurent les sanctions financières possibles pour la non-utilisation du dossier médical partagé (DMP), un outil jugé inefficace par des représentants syndicaux comme les docteurs Patricia Lefébure et Philippe Cuq. Les médecins s'opposent également à la possibilité pour l'Assurance maladie de baisser unilatéralement les tarifs de certains actes techniques, ce qui, selon Agnès Giannotti de MG France, remet en cause la confiance dans les accords conventionnels. D'autres projets législatifs alimentent la colère, notamment un texte visant à contrôler les prescriptions d'arrêts de travail et des propositions de loi cherchant à restreindre la liberté d'installation pour lutter contre les déserts médicaux. En parallèle de ce conflit national, le centre hospitalier de Clermont illustre une dynamique de réorganisation interne.

La Commission médicale d’établissement (CME) a élu à l'unanimité le Dr Pierre Pinaud comme nouveau président, en remplacement du Dr Éric Charpentier qui devient vice-président. Le Dr Pinaud, qui a dirigé le service des urgences de 2020 à 2025, s'est engagé à poursuivre la mise en œuvre du projet d'établissement 2024-2029. Il pilotera des chantiers majeurs tels que la restructuration du bloc opératoire et la préparation de la visite de certification de 2026, en collaboration avec toutes les équipes de l'hôpital. Le Dr Charpentier, fort de trois mandats à la présidence de la CME, assurera la transition en apportant son expérience.

Ses réalisations incluent le développement des urgences et le lancement d'un important projet immobilier.

Cette passation de pouvoir organisée à Clermont contraste avec les tensions nationales, mettant en lumière les différents défis, entre collaboration locale et confrontation politique, auxquels le système de santé français est confronté.