L'évasion de María Corina Machado : la Nobel vénézuélienne défie Maduro avec l'aide des États-Unis



Après avoir vécu cachée dans la banlieue de Caracas depuis août 2024, l'opposante vénézuélienne María Corina Machado, lauréate du prix Nobel de la paix 2025, a fui son pays au terme d'une opération préparée pendant deux mois. Recherchée par la justice vénézuélienne pour « conspiration, incitation à la haine et terrorisme », elle a quitté sa cachette lundi, déguisée et coiffée d'une perruque. Aidée par un réseau local, elle a franchi une dizaine de postes de contrôle militaires pour atteindre un village de pêcheurs, d'où elle a embarqué pour une traversée périlleuse de la mer des Caraïbes jusqu'à l'île de Curaçao. L'armée américaine avait été prévenue de ce trajet pour éviter tout incident.
Arrivée à Curaçao mardi, Mme Machado a été prise en charge par un spécialiste fourni par l'administration Trump, avant de s'envoler pour Oslo à bord d'un vol privé le mercredi.
Elle a confirmé lors d'une conférence de presse en Norvège avoir « reçu un soutien du gouvernement américain », remerciant également les personnes ayant risqué leur vie pour l'aider.
Figure controversée, elle soutient les sanctions américaines contre le régime de Nicolás Maduro et a dédié son prix à Donald Trump, saluant son « soutien décisif ».
Son arrivée tardive dans la nuit de mercredi à jeudi l'a empêchée d'assister à la cérémonie officielle de remise du Nobel. C'est sa fille, Ana Corina, qui a reçu la distinction en son nom et lu son discours. Lors de sa première prise de parole publique le jeudi 11 décembre, Mme Machado a affirmé que le prix revenait au peuple vénézuélien et a promis de retourner dans son pays pour « mettre fin à la tyrannie ».
Cette promesse est lourde de risques, les autorités vénézuéliennes ayant prévenu qu'elle serait considérée comme une « fugitive » et pourrait être arrêtée à son retour.









