Tensions transatlantiques : l'UE et Elon Musk en guerre ouverte sur la régulation numérique



Le 5 décembre 2025, la Commission européenne a sanctionné le réseau social X d'une amende de 120 millions d'euros pour non-respect du règlement sur les services numériques (DSA), invoquant la présence de contenus illégaux et dangereux sur la plateforme. La réaction d'Elon Musk, propriétaire de X, a été immédiate et virulente.
Il a appelé à ce que l'Union européenne soit « abolie » ou « dissoute » et a menacé de représailles.
En réponse, le 8 décembre, la Commission a qualifié ces propos de « déclarations complètement folles ». Dans un geste de défi, la plateforme X a également bloqué le compte officiel de la Commission européenne. Cette sanction a provoqué de vives condamnations de la part de hauts responsables américains.
Le vice-président J.D.
Vance a critiqué l'UE pour son attaque contre les entreprises américaines au lieu de soutenir la liberté d'expression. L'ambassadeur américain auprès de l'UE, Andrew Puzder, a accusé Bruxelles de ne cibler que les entreprises américaines pour potentiellement favoriser la concurrence européenne.
Allant plus loin, le secrétaire d'État Marco Rubio a qualifié l'amende d'« attaque contre toutes les plateformes technologiques américaines et le peuple américain ».
Cette amende contre X s'inscrit dans un contexte de régulation européenne accrue des géants de la technologie.
Il s'agit de la troisième pénalité imposée à une grande entreprise américaine en 2025, après celles visant Apple (500 millions d'euros) et Meta (200 millions) dans le cadre du Digital Markets Act.
Malgré ces tensions, le marché européen reste économiquement crucial pour les « Big Tech ».
Au troisième trimestre 2025, il représentait 23 % des revenus mondiaux de Meta (11,5 milliards de dollars) et 29 % de ceux d'Alphabet (près de 30 milliards de dollars). L'affrontement illustre le rapport de force engagé entre Washington et Bruxelles sur la souveraineté numérique, un sujet devenu central dans les relations transatlantiques. L'administration américaine tenterait de faire pression sur l'UE pour obtenir un assouplissement de ses lois sur le numérique en échange de concessions commerciales, notamment sur les droits de douane sur l'acier et l'aluminium.








