Transition politique à Madagascar

Madagascar traverse une période de transition politique majeure suite à la chute de l'ex-président Andry Rajoelina. Le changement de pouvoir a été déclenché par la colère de la jeune génération, la « Gen-Z », qui a manifesté pendant plusieurs semaines dans la capitale, Antananarivo, pour protester contre l'effondrement des services publics, notamment les coupures d'eau et d'électricité.

Ces manifestations ont abouti au départ précipité du président en exercice.

Suite à cette démission, l'armée a pris le pouvoir.

Le colonel Michael Randrianirina a été investi en tant que président par intérim et a rapidement commencé à former un nouveau gouvernement.

Il a notamment nommé l'homme d'affaires Herintsalama Rajaonarivelo au poste de Premier ministre.

Cependant, cette prise de pouvoir par les militaires soulève des interrogations, certains se demandant si l'armée n'a pas « volé » la révolution de la jeunesse, et si la situation actuelle constitue une véritable transition ou une simple prise de pouvoir, comme l'a analysé la politologue Niagalé Bagayoko. La chute du régime Rajoelina a également mis en lumière certains de ses proches collaborateurs.

L'homme d'affaires Mamy Ravatomanga, considéré comme un symbole de cette ère, est particulièrement visé par les manifestants. Il est accusé de détournements et de pratiques douteuses, selon l'analyse de la journaliste Laure Verneau. Dans ce contexte de remaniement politique, l'ancien président Hery Rajaonarimampianina est discrètement rentré au pays le 19 octobre.

Son retour coïncide avec les délibérations du colonel Randrianirina pour la formation de son gouvernement, ajoutant une nouvelle dimension à la situation politique complexe de l'île.