Les artisans du bâtiment manifestent en France contre l'instabilité des aides publiques



Une journée nationale de mobilisation a eu lieu le mercredi 17 décembre 2025, rassemblant les artisans du bâtiment dans une trentaine de villes françaises, dont Lille, Niort, Metz et Montpellier. Organisées par la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), ces actions visaient à alerter sur la fragilisation de la profession face à l'instabilité des politiques publiques et à une concurrence jugée déloyale. Les manifestants ont exprimé un sentiment d'écœurement et l'impression de ne pas être écoutés par le gouvernement.
Au cœur des revendications se trouve le dispositif d'aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov'.
Les artisans dénoncent les changements constants et la complexité administrative qui ont transformé cet "outil vital" en un système "ingérable".
La situation est aggravée par la menace d'une nouvelle suspension du dispositif au 1er janvier si le budget 2026 n'est pas adopté.
Selon une enquête de la Capeb auprès de 5 000 de ses adhérents, 62% d'entre eux ont constaté une perte d'activité suite aux récentes modifications de l'aide. Outre la simplification et la stabilisation de MaPrimeRénov', les professionnels du bâtiment portent d'autres revendications. Ils critiquent le dispositif de Responsabilité Élargie du Producteur (REP) pour la gestion des déchets, estimant payer pour un service inefficace qui n'a ni simplifié ni réduit les coûts de la collecte. Jean-Christophe Repon, président national de la Capeb, a également souligné la lourdeur administrative, dénonçant le fait qu'une très petite entreprise soit soumise aux mêmes contraintes qu'un grand groupe comme Bouygues. Une réforme du régime de la micro-entreprise est aussi demandée.
La mobilisation reflète un profond désarroi économique et moral.
À Niort, il a été rapporté que la moitié des chefs d'entreprise artisanale du secteur gagnent moins que le Smic.
Des rencontres étaient prévues entre les représentants de la Capeb et les autorités, notamment avec le préfet à Lille et avec le ministre du Logement, Vincent Jeanbrun, à Paris, pour faire part de ces doléances.









