France face aux violences faites aux femmes : une mobilisation nationale pour exiger des actes



Ce samedi 22 novembre 2025, de nombreuses manifestations sont prévues à Paris et dans des dizaines d'autres villes françaises comme Lyon, Rennes, Bordeaux ou Amiens. À l'appel d'un collectif d'une soixantaine d'associations et syndicats féministes, dont #NousToutes et Grève féministe, les citoyens sont invités à se rassembler pour exhorter l'État à « révolutionner » sa politique de lutte contre les violences faites aux femmes et dénoncer « l'impunité des agresseurs ». Les revendications sont claires : l'adoption d'une loi-cadre intégrale contre les violences, soutenue par un budget de trois milliards d'euros, l'application effective des séances d'éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité (EVARS) dans les écoles, et l'arrêt des baisses de subventions aux associations d'aide aux victimes. Les militantes critiquent l'inaction perçue du gouvernement huit ans après l'élection d'Emmanuel Macron et expriment leur scepticisme face aux nouvelles promesses, comme celle d'une loi-cadre par la ministre Aurore Bergé, qualifiées par certaines de « récupération politique ».
Cette mobilisation s'inscrit dans un contexte alarmant.
La seule journée du jeudi 20 novembre a été marquée par quatre féminicides.
Selon les chiffres officiels de la Mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof), le nombre de féminicides conjugaux a augmenté de 11 % entre 2023 et 2024, atteignant 107 femmes tuées. Les statistiques révèlent également qu'une femme est victime de viol ou de tentative de viol toutes les deux minutes. Le Conseil de l'Europe a d'ailleurs jugé « particulièrement préoccupant » le faible taux de poursuites des auteurs en France. Au-delà des marches, d'autres initiatives locales et de sensibilisation voient le jour, comme dans le pays de Landivisiau ou avec les boulangeries Paul qui apposeront les numéros d'urgence sur leurs emballages. Par ailleurs, une enquête de 2024 met en lumière le rôle de l'alcool comme facteur de risque majeur dans les violences sexuelles, notamment dans le milieu étudiant, soulignant la nécessité d'actions de prévention ciblées.











