Bronzage Artificiel, Risque Réel : Une Étude Révèle l'Empreinte Génétique Mortelle des Cabines UV



L'utilisation des cabines de bronzage multiplie par près de trois le risque de développer un mélanome, le cancer de la peau le plus mortel, selon une étude publiée dans la revue Science Advances. Pour la première fois, des chercheurs ont non seulement quantifié ce danger mais ont aussi identifié précisément comment les rayons UV artificiels provoquent des mutations de l'ADN dans les cellules cutanées, rendant les utilisateurs plus vulnérables.
L'étude, menée par le dermatologue Pedram Gerami de l'université américaine Northwestern, a été initiée suite à un nombre « inhabituellement » élevé de jeunes femmes présentant des mélanomes multiples. En comparant les dossiers de 3 000 personnes, son équipe a constaté qu'un mélanome avait été diagnostiqué chez 5 % des utilisateurs de cabines, contre seulement 2 % chez les non-utilisateurs. Après ajustement de divers facteurs de risque, le risque pour les adeptes du bronzage artificiel s'est avéré 2,85 fois plus élevé.
L'étude note également que ces cancers apparaissent plus fréquemment sur des zones du corps normalement peu exposées au soleil.
Pour analyser les dommages cellulaires, les scientifiques ont séquencé l'ADN de 182 biopsies, dont celle d'Heidi Tarr, une survivante du mélanome ayant participé aux recherches. Grâce à une nouvelle technologie, ils ont examiné les mélanocytes, les cellules dont la prolifération crée un grain de beauté. Les résultats ont montré que les mélanocytes des utilisateurs de cabines de bronzage présentaient près de deux fois plus de mutations. De manière alarmante, des utilisateurs âgés de 30 à 40 ans avaient accumulé plus de mutations que des personnes de la population générale âgées de 70 à 80 ans. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) classe le risque cancérigène des cabines de bronzage au même niveau que le tabagisme et l'amiante. En 2022, le mélanome a causé près de 60 000 décès dans le monde. Face à ce danger, des pays comme l'Australie et le Brésil ont interdit ces équipements, tandis que la France et le Royaume-Uni les interdisent aux mineurs. Les experts et les survivants recommandent vivement de ne pas les utiliser, de surveiller sa peau régulièrement et de préférer des alternatives comme l'autobronzant.












