À Menton, les Sarkozy en double campagne : la rédemption littéraire du père au service de l'ambition politique du fils

L'ancien président Nicolas Sarkozy a transformé la promotion de son dernier livre à Menton en une opération de soutien politique pour son fils Louis, candidat aux élections municipales de 2026 dans la ville.

L'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, s'est rendu à Menton le vendredi 12 décembre dans le cadre de la tournée de promotion de son nouveau livre. Intitulé « Le Journal d’un prisonnier » ou « Le Journal d’un condamné » selon les sources, l'ouvrage retrace ses 20 à 21 jours d'incarcération à la prison de la Santé à Paris.

Cette séance de dédicaces, qui a suivi d'autres événements à Paris, Marseille et Cannes, a été l'occasion pour lui de rencontrer ses partisans. Au-delà de l'aspect littéraire, cette visite avait une forte dimension politique.

Nicolas Sarkozy a profité de l'événement pour soutenir activement son fils, Louis Sarkozy, qui est candidat à la mairie de Menton pour les élections municipales de mars 2026. Le père et le fils ont été vus échangeant des accolades et déambulant ensemble dans les rues de la ville, une complicité mise en scène devant les photographes. Louis Sarkozy espère que la popularité de son père dans les Alpes-Maritimes, un bastion historique de la droite, profitera à sa propre campagne électorale.

La journée a été marquée par plusieurs moments forts. Avant la séance de dédicaces à la Librairie de la Presse, qui a duré près de trois heures, les deux hommes ont déjeuné à la pizzeria Pecoranegra, un établissement réputé tenu par le chef étoilé Mauro Colagreco. L'événement a attiré des dizaines de personnes, dont les réactions étaient partagées : certains ont exprimé leur admiration pour l'ancien chef de l'État, tandis que d'autres se montraient critiques depuis le trottoir d'en face.

Le contexte politique local est notable, avec le Rassemblement National (RN) considéré comme favori.

La candidate du RN et députée, Alexandra Masson, a d'ailleurs rappelé avoir fait campagne pour Nicolas Sarkozy en 2007.

Face à cette situation, Louis Sarkozy a affirmé rejeter tout « cordon sanitaire » à l'égard du RN, le qualifiant de « parti comme les autres ». Il a ajouté que les électeurs du RN sont souvent d'anciens partisans de son père, exprimant un « ras-le-bol » de la classe politique actuelle.