EDF revoit à la hausse le coût de la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires EPR2



EDF a révisé de manière significative le coût prévisionnel pour la construction des six nouveaux réacteurs nucléaires EPR2 en France.
Le nouveau devis s'élève à 72,8 milliards d'euros en valeur 2020, ce qui correspond à environ 83 ou 84 milliards d'euros en 2025. Cette estimation représente une augmentation de près de 40 % par rapport au chiffrage initial de 51,7 milliards d'euros publié en 2022. Le montant est également en hausse de près de 8 % par rapport à une précédente estimation de 67,4 milliards d'euros datant de fin 2023. Ce programme, annoncé par Emmanuel Macron en 2022, prévoit la construction de trois paires de réacteurs sur les sites de Penly (Seine-Maritime), Gravelines (Nord) et Bugey (Ain).
Face à cette nouvelle inflation, l'électricien public, détenu à 100 % par l'État, précise que ce chiffrage constitue un « plafond » déjà discuté avec le gouvernement.
EDF espère réaliser des économies, notamment grâce à un effet de série qui pourrait réduire de 30 % le coût entre le premier et le dernier réacteur. Pour établir ce nouveau devis, l'entreprise a pris en compte les retours d'expérience des chantiers de l'EPR de Flamanville et de Hinkley Point au Royaume-Uni, ainsi que des efforts d'optimisation. L'objectif est de démontrer que le projet est désormais « sous contrôle » et d'éviter les déboires passés, comme les douze ans de retard et l'explosion des coûts de l'EPR de Flamanville.
Le calendrier du projet a également été ajusté.
La mise en service du premier réacteur à Penly est désormais attendue pour 2038, au lieu de 2035-2037 initialement.
Plusieurs étapes cruciales restent à franchir.
Le devis sera soumis à un audit de l'État au premier trimestre 2026, avec l'objectif d'aboutir à un accord sur le coût d'ici fin mars. La décision finale d'investissement, qui lancera officiellement le chantier, est attendue pour la fin de l'année 2026. Au préalable, le projet nécessite le feu vert de la Commission européenne concernant le modèle de financement, qui prévoit un prêt avantageux de l'État couvrant 60 % des coûts et un contrat à prix garanti sur 40 ans.











