Le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez envisage des sanctions contre le maire d'Augignac pour des propos antisémites



Le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a fermement condamné les propos antisémites tenus par Bernard Bazinet, le maire d'Augignac en Dordogne, et envisage de prendre des sanctions administratives à son encontre.
Celles-ci pourraient aller de la suspension, d'une durée maximale d'un mois, à la révocation, prononcée en Conseil des ministres, une mesure extrêmement rare en France.
Le 4 décembre, l'édile avait commenté « Oui au boycott !
La France est trop youpine pour boycotter !
» sous une publication du journal Libération sur Facebook, concernant la participation d'Israël à l'Eurovision.
Estimant que Bernard Bazinet « ne possède plus l'autorité morale nécessaire à l'exercice de ses fonctions », Laurent Nuñez a demandé à la préfète de la Dordogne de le convoquer. L'entretien est prévu pour le mardi 23 décembre à la sous-préfecture de Nontron, afin de lui rappeler la gravité de ses déclarations, jugées incompatibles avec son statut de maire. C'est à l'issue de cette convocation que le ministre décidera de la sanction à appliquer.
Cette affaire a déjà eu des conséquences pour l'élu.
Le Parti socialiste, dont il était membre, a procédé à son exclusion le 9 décembre. Sur le plan judiciaire, Bernard Bazinet est convoqué en janvier devant le délégué du procureur de Périgueux pour « injure publique à caractère raciste » et devrait s'acquitter d'une amende de 500 euros.
Cette mesure alternative aux poursuites a été jugée insuffisante par la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).
De son côté, Bernard Bazinet a exprimé ses regrets, qualifiant son commentaire d'« erreur » et de « réaction conne ». Il a affirmé ne pas être antisémite et ne pas avoir eu conscience de la portée du terme « youpin », qu'il considérait comme de l'argot. Il a expliqué avoir réagi sous le coup de la colère face à des reportages sur la Palestine.













