Lutte contre l'obésité : l'OMS recommande les GLP-1 sous conditions et alerte sur l'accès



L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié ses premières directives sur l'utilisation d'une gamme de médicaments, connus sous le nom d'agonistes du récepteur GLP-1, pour lutter contre l'obésité. Cette maladie, qualifiée de « défi des plus graves de notre temps » par le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, touche plus d'un milliard de personnes dans le monde et était liée à plus de 3,7 millions de décès en 2022. Les médicaments concernés, tels que l'Ozempic, le Wegovy et le Mounjaro, imitent l'action d'une hormone impliquée dans la régulation de l'insuline et la sensation de satiété. La recommandation de l'OMS est toutefois qualifiée de « conditionnelle » et non de « forte », car des données supplémentaires sont nécessaires pour évaluer l'efficacité et la sécurité à long terme de ces traitements.
L'organisation insiste sur le fait que ces médicaments ne sont pas une « solution miracle » et doivent s'inscrire dans une approche globale.
Elle préconise de les associer à des « mesures comportementales intensives », incluant une alimentation saine et de l'activité physique, pour traiter cette « maladie chronique complexe ». La recommandation s'adresse aux adultes ayant un indice de masse corporelle (IMC) de 30 ou plus, à l'exception des femmes enceintes.
Le principal obstacle soulevé par l'OMS est celui de l'accès équitable à ces traitements. En raison de leurs prix exorbitants, l'organisation craint que ces médicaments n'élargissent « le fossé entre riches et pauvres ».
Actuellement, leur disponibilité est très limitée, le Wegovy n'étant par exemple accessible que dans une quinzaine de pays.
Pour y remédier, l'OMS appelle les sociétés pharmaceutiques à envisager des prix différenciés et des licences volontaires pour permettre la production de versions génériques. L'expiration prochaine de brevets clés sur le sémaglutide, principe actif de l'Ozempic et du Wegovy, dans des pays comme l'Inde, le Brésil et la Chine dès l'année prochaine, pourrait ouvrir la voie à des versions génériques moins chères. Cependant, même avec une baisse des prix, d'autres défis subsisteront, tels que la nécessité d'une chaîne du froid pour ces médicaments injectables et la capacité des systèmes de santé à les distribuer efficacement.














