Le Louvre instaure un tarif différencié : une manne financière face à des défis structurels et une vive contestation



Dès le 14 janvier 2026, les ressortissants de pays hors de l'Espace économique européen (EEE) devront s'acquitter de 32 euros pour visiter le Louvre, soit une hausse de 10 euros par rapport au tarif actuel de 22 euros. Approuvée par le conseil d'administration du musée, cette augmentation de 45 % touchera principalement les touristes américains et chinois, qui constituent une part importante des 69 % de visiteurs étrangers accueillis par l'établissement en 2024. Cette décision, proposée par la ministre de la Culture Rachida Dati, vise à générer des recettes supplémentaires estimées entre 15 et 20 millions d'euros par an. Ces fonds sont jugés indispensables pour faire face aux « problèmes structurels » et à la vétusté du musée, soulignés par un récent rapport de la Cour des comptes qui évoque « un mur d'investissements ». La nécessité de renforcer la sécurité, mise en évidence par un cambriolage des joyaux de la Couronne le 19 octobre, ainsi qu'un vaste projet de rénovation, justifient également cette mesure.
Elle fait suite à une première augmentation pour tous les visiteurs en janvier 2024, où le billet était passé de 17 à 22 euros.
Les organisations syndicales ont unanimement critiqué cette nouvelle grille tarifaire.
Dénonçant une rupture avec « l'universalisme » du Louvre et le principe d'« égal accès » aux collections, elles y voient une forme de « discrimination » et un signe du « désengagement de l'État ».
Les syndicats s'inquiètent également du « surcroît de travail » pour les agents, qui devront contrôler la nationalité des visiteurs, une difficulté logistique également relevée par la Cour des comptes.
Cette politique de tarification différenciée n'est pas un cas isolé.
Selon la ministre de la Culture, elle sera étendue en 2026 à « l'ensemble des opérateurs culturels nationaux ».
Le Château de Versailles envisage ainsi une hausse pour les visiteurs extra-européens, tandis que le musée d'Orsay n'a pas prévu de changement à ce stade.












