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Affaire Michel Zecler : la Défenseure des droits dénonce l'inertie disciplinaire et réclame des sanctions

Cinq ans après l'agression violente du producteur de musique Michel Zecler par des policiers, la Défenseure des droits publie un rapport accablant, pointant de multiples manquements déontologiques et l'absence de procédure disciplinaire à ce jour.
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Le 21 novembre 2020, le producteur de musique noir Michel Zecler était violemment interpellé et passé à tabac dans son studio d'enregistrement à Paris. Les faits, filmés par une caméra de surveillance et largement diffusés par le site Loopsider, avaient provoqué une indignation nationale, conduisant le président Emmanuel Macron à dénoncer une « agression inacceptable ». La victime avait reçu 29 coups en quatre minutes, entraînant une incapacité totale de travail de 45 jours. Dans une décision publiée le 7 novembre 2025, la Défenseure des droits, Claire Hédon, qui s'était auto-saisie de l'affaire, a conclu à des manquements déontologiques d'une « extrême gravité ». Son enquête pointe un « usage disproportionné de la force » et un « acharnement injustifié » de la part des policiers. Le rapport établit également que M. Zecler a été la cible d'insultes racistes, notamment traité de « sale nègre », faits confirmés par quatre témoins, bien que la circonstance aggravante de racisme ait été écartée par la justice faute de preuve. De plus, le procès-verbal de l'interpellation n'aurait pas rendu compte fidèlement des faits et deux policiers auraient échangé des commentaires insultants sur les réseaux sociaux après l'agression. Face à ces constats et à l'absence de sanctions, la Défenseure des droits a saisi le ministre de l'Intérieur pour qu'il engage « sans délai une procédure disciplinaire » à l'encontre des quatre policiers mis en cause. Elle rappelle que l'IGPN (la « police des polices ») avait déjà proposé en juillet 2021 leur comparution devant un conseil de discipline, une recommandation restée sans suite.

Le ministre dispose de deux mois pour répondre à cette saisine.

Sur le plan judiciaire, trois policiers ont été renvoyés devant une cour criminelle et le quatrième sera jugé en correctionnelle. Trois des agents sont toujours suspendus, le quatrième ayant été réaffecté à un poste sans contact avec le public.

Cette affaire a par ailleurs mené à la création, à la demande du président, de la plateforme antidiscriminations.fr, gérée par la Défenseure des droits.

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