Budget de la Sécu : l'Assemblée nationale aura le dernier mot après le rejet du Sénat



Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 a été rejeté par le Sénat le vendredi 12 décembre 2025. La chambre haute, dominée par l'opposition de droite et du centre, a choisi d'adopter une motion de rejet préalable par 182 voix contre 106, écourtant ainsi les débats.
Cette décision fait suite à l'adoption du texte à l'Assemblée nationale quelques jours plus tôt, fruit d'un compromis qui avait été approuvé de justesse avec seulement treize voix d'écart.
Le rejet du Sénat est motivé par des désaccords profonds sur le fond du texte. La rapporteure générale, la sénatrice centriste Élisabeth Doineau, a qualifié le projet d'« échec », lui reprochant de faire reposer l'effort de réduction du déficit « uniquement sur les recettes ». Ce sentiment a été partagé par le président du groupe Les Républicains, Bruno Retailleau, qui a parlé de « hold-up fiscal ».
Le principal point de discorde était la suspension de la réforme des retraites, une concession majeure du gouvernement aux socialistes, que la majorité sénatoriale a refusée. En réponse, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a défendu le budget en réfutant ces accusations. Elle a souligné que le texte visait à ramener le déficit de la Sécurité sociale à 19,4 milliards d'euros en 2026, contre 23 milliards en 2025, notamment grâce à un transfert de 4,5 milliards d'euros de l'État. Lors de la première lecture, le Sénat avait proposé de réduire ce déficit à 17,6 milliards d'euros. Suite à ce rejet, le PLFSS est renvoyé à l'Assemblée nationale, qui, selon la Constitution, a le « dernier mot ». Un ultime vote est programmé pour le mardi 16 décembre. Ce scrutin s'annonce très incertain et est décrit comme un « vote à suspense ».
L'adoption définitive du texte entérinerait les mesures du compromis, y compris la suspension de la réforme des retraites.




















