Sarkozy brise un tabou : la fin du « front républicain » et le redessin de la droite française



Selon des extraits de son nouveau livre, « Le Journal d'un prisonnier », à paraître le 10 décembre 2025, Nicolas Sarkozy a affirmé à Marine Le Pen qu'il ne participerait pas à un « front républicain » visant à faire barrage à son parti, le Rassemblement National (RN). L'ancien chef de l'État rapporte un échange téléphonique qu'il a eu avec Mme Le Pen pour la remercier de son soutien après sa condamnation dans l'affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. Au cours de cette conversation, elle lui aurait demandé s'il s'associerait à une telle alliance lors de futures élections.
« Ma réponse fut sans ambiguïté : non, et de surcroît je l’assumerai en prenant le moment venu une position publique sur le sujet », écrit Nicolas Sarkozy. L'ancien président justifie sa position en jugeant que « le chemin de reconstruction de la droite ne pourra passer que par l’esprit de rassemblement le plus large possible, sans exclusive et sans anathème ». Cette déclaration est interprétée comme un plaidoyer pour faire tomber la digue entre la droite traditionnelle et l'extrême droite, à quelques mois de l'élection présidentielle de 2027.
L'ouvrage, rédigé pendant ses 20 jours de détention, contient également des critiques acerbes envers Emmanuel Macron.
Nicolas Sarkozy y décrit des relations distendues, notamment depuis « la funeste décision de dissoudre l’Assemblée nationale » et le retrait de sa Légion d’honneur. Il affirme avoir « tourné la page » de leur amitié. Concernant sa propre famille politique, Les Républicains (LR), il salue le caractère « courageux » de Michel Barnier, le seul dirigeant de son camp à avoir émis le souhait de lui rendre visite en prison, tout en notant que l'actuel patron de LR, Bruno Retailleau, s'est contenté d'appels réguliers sans soutien public plus marqué.










