Prisma Media prévoit un plan de départ concernant jusquà 240 salariés

Le groupe Prisma Media, leader de la presse magazine en France, a annoncé un plan de sauvegarde de l'emploi pouvant affecter jusqu'à un tiers de ses effectifs. Cette décision intervient trois mois après la prise de contrôle par des proches de Vincent Bolloré et suscite une vive inquiétude au sein des rédactions.

Prisma Media, le numéro un de la presse magazine en France, a annoncé un projet de plan de départs volontaires et de sauvegarde de l'emploi (PDV-PSE) qui pourrait concerner jusqu'à 240 personnes, soit un tiers de ses 694 salariés en CDI. Confirmée par la direction et des sources syndicales, cette annonce constitue la troisième vague de départs en deux ans pour le groupe, qui est passé sous le contrôle du milliardaire Vincent Bolloré en 2021. Le projet a été présenté par le vice-président du groupe, Gérald-Brice Viret, après que les syndicats ont refusé une proposition de rupture conventionnelle collective jugée trop importante.

Emmanuel Vire, délégué syndical CGT, a dénoncé une annonce faite "à la veille de Noël" perçue comme une "volonté de nous faire paniquer", critiquant l'absence d'"orientation stratégique" pour justifier de telles suppressions de postes.

Un salarié a confié à l'AFP avoir "l'impression d'être face à un rouleau compresseur".

Le plan sera présenté formellement au cours du premier trimestre 2026, mais les titres et métiers visés ne sont pas encore connus.

Cette restructuration intervient trois mois après un remaniement à la tête de Prisma, avec la nomination de Serge Nedjar (directeur de CNews) comme directeur des rédactions et de Gérald-Brice Viret (directeur général de Canal+ France) comme vice-président.

Ces changements ont suscité des craintes d'interventionnisme éditorial.

Une société des journalistes (SDJ) a été créée au sein des magazines féminins après la publication dans Femme Actuelle d'une interview réalisée par une journaliste de CNews. Par ailleurs, un dispositif de clause de conscience a été ouvert au magazine Capital. Prisma Media, qui fait partie de Louis Hachette Group depuis la scission de Vivendi fin 2024, possède des titres tels que Capital, Geo, Femme actuelle, Voici et a récemment acquis Ici Paris et France Dimanche.

Un précédent plan de 54 postes datant de mai 2025 a vu sa validation annulée par la justice, une décision dont le groupe a annoncé faire appel, affirmant qu'elle n'avait "aucun impact sur le PSE" actuel.