Un Nobel de la paix entre clandestinité et exil : le combat de Maria Corina Machado récompensé à distance



Le prix Nobel de la paix 2025 a été formellement remis le mercredi 10 décembre à Oslo, mais en l'absence de sa lauréate, la cheffe de l'opposition vénézuélienne Maria Corina Machado. Vivant cachée dans son pays depuis août 2024, elle était en route pour la Norvège mais n'a pu arriver à temps pour la cérémonie. C'est sa fille, Ana Corina Sosa Machado, qui a reçu la récompense en son nom et lu son discours de remerciement. Dans un message, la lauréate s'est dite « très triste et très désolée » de son retard, soulignant que « tant de personnes ont risqué leur vie pour que je puisse arriver à Oslo ». La situation de Mme Machado est le reflet de la crise politique au Venezuela. Empêchée de se présenter à l'élection présidentielle de juillet 2024, jugée frauduleuse par l'opposition et une grande partie de la communauté internationale, elle est entrée dans la clandestinité. Le procureur général du Venezuela a prévenu qu'elle serait considérée comme une « fugitive » si elle quittait le pays, où elle est accusée d'« actes de conspiration, d'incitation à la haine et de terrorisme ».
Sa dernière apparition publique remonte au 9 janvier 2025 lors d'une manifestation à Caracas.
Lors de la cérémonie, le comité Nobel norvégien a directement interpellé le président vénézuélien.
« M. Maduro, acceptez les résultats de l'élection et retirez-vous », a déclaré son président, Jørgen Watne Frydnes.
Dans son discours, lu par sa fille, Maria Corina Machado a fustigé les « crimes contre l'humanité, documentés par les Nations unies » et « un terrorisme d'État déployé pour étouffer la volonté du peuple ».
Étaient présents à la cérémonie plusieurs chefs d'État latino-américains, ainsi que le candidat de l'opposition à la présidentielle, Edmundo Gonzalez Urrutia, aujourd'hui en exil.
L'arrivée annoncée de Mme Machado à Oslo soulève des questions sur son avenir.
Sa fille a affirmé qu'elle rentrerait « très bientôt » au Venezuela pour poursuivre son combat.
Cependant, les experts soulignent le risque d'arrestation à son retour, tout en notant qu'un exil prolongé pourrait affaiblir son influence en tant que dirigeante de l'opposition.
La lauréate est également une figure controversée, critiquée pour sa proximité idéologique avec Donald Trump, à qui elle a dédié son prix.









