Crise en RDC et spectre du génocide rwandais : l'actualité entre l'offensive du M23 et une plainte contre la Banque de France



En dépit de la signature d'un accord de paix à Washington le 4 décembre, le groupe armé AFC/M23, soutenu par le Rwanda, a lancé une nouvelle offensive dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Les rebelles se sont emparés de la ville stratégique d'Uvira, dans la province du Sud-Kivu, après avoir pris Goma et Bukavu plus tôt dans l'année.
Cette escalade militaire, qui fragilise la médiation américaine, a conduit Kinshasa à réclamer des sanctions contre le Rwanda.
La situation a fait l'objet d'une discussion au Conseil de sécurité de l'ONU le 12 décembre. À Uvira, ville de plusieurs centaines de milliers d'habitants, la vie reprend timidement sous le contrôle du M23.
Les combattants mènent des opérations de ratissage pour débusquer les miliciens pro-gouvernementaux, surnommés "wazalendo", et ont imposé des travaux communautaires. Si des habitants rapportent une situation "relativement calme", beaucoup vivent dans l'angoisse et la crainte de représailles.
La prise d'Uvira permet au M23 de contrôler la frontière terrestre avec le Burundi, qui a réagi en fermant sa frontière.
L'intensification des combats s'accompagne également de désinformation sur les réseaux sociaux.
Parallèlement à cette crise, une action en justice a été lancée en France.
Le 4 décembre 2025, le Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda (CPCR) a déposé une plainte contre la Banque de France auprès du pôle « crimes contre l’humanité » du tribunal judiciaire de Paris. L'institution est accusée de "complicité de génocide et de crimes contre l’humanité" pour avoir autorisé sept virements, d'un montant total de 3,17 millions de francs, vers la Banque nationale du Rwanda entre mai et août 1994, en plein génocide des Tutsi.
Selon les plaignants, ces transferts ont été effectués malgré l'embargo sur les armes décrété par l'ONU le 17 mai 1994.
Les avocats soutiennent que ces opérations, relevant d'une "banalité administrative", pourraient constituer une complicité indirecte.
Un des virements aurait été destiné à l'achat d'équipements de communication, matériel qui aurait pu, selon la plainte, aider à la coordination des forces impliquées dans les massacres. La justice française devra déterminer le degré de responsabilité de la Banque de France dans ces flux financiers.











