Vers une majorité numérique : la France envisage d'interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans



Lors d'un débat à Saint-Malo avec des lecteurs et journalistes d'Ouest-France, Emmanuel Macron a réaffirmé sa volonté de légiférer pour interdire l'accès aux réseaux sociaux "avant 15 ou 16 ans". Le chef de l'État a annoncé qu'un projet de loi gouvernemental serait déposé "dès janvier", certains articles précisant début 2026, avec l'objectif d'un vote "dans les meilleurs délais" et avant la fin de son mandat. Cette initiative s'inspire de l'Australie, qui a déjà interdit ces plateformes aux moins de 16 ans.
Un autre texte, émanant du groupe Renaissance et prévoyant une interdiction avant 15 ans, est également à l'agenda parlementaire pour un examen le 19 janvier. Le président justifie cette mesure par un "consensus scientifique" sur les effets néfastes du temps d'écran sur les résultats scolaires et la santé mentale des adolescents. Il a illustré le danger par une métaphore, comparant un enfant sur les réseaux sociaux à un enfant au volant d'une Formule 1, affirmant vouloir d'abord lui "apprendre le code".
Pour la mise en œuvre, M. Macron souhaite "imposer à tous les réseaux sociaux la vérification de l'âge" des utilisateurs. Il estime que la technique utilisée pour les sites pornographiques, qui selon lui "fonctionne", peut être transposée. Il a précisé que la Commission européenne avait donné son feu vert, levant un blocage qui avait empêché l'application d'une loi similaire en 2023.
Ce débat, intitulé "la démocratie à l'épreuve des réseaux sociaux", a aussi été l'occasion pour le président de revenir sur la polémique concernant la "labellisation des médias", en réfutant toute intention de contrôle de l'information par l'État.
Un moment marquant de l'échange fut le témoignage d'Emmanuelle Pouédras, mère d'un adolescent qui s'est donné la mort et qui estime que les messages reçus sur un réseau social ont joué un rôle.
Elle a interpellé le président sur les mesures d'accompagnement pour les familles endeuillées face aux plateformes.
Le chef de l'État, qualifiant son témoignage de "bouleversant", s'est engagé à la rencontrer.









