Influenceurs et alcool : Addictions France dénonce une publicité en ligne massive et illégale ciblant les jeunes



Dans un nouveau rapport publié le 9 décembre 2025, l'association Addictions France dresse un bilan « consternant » de la promotion de l'alcool sur les réseaux sociaux, visant particulièrement un public jeune.
Depuis juin 2021, plus de 16 000 publications problématiques ont été recensées sur Instagram et TikTok, impliquant 957 marques et 442 influenceurs. Le phénomène s'intensifie, avec plus de 5 000 nouveaux contenus identifiés sur la seule dernière année. L'association souligne que 73 % de ces contenus sont des stories éphémères, un format qui permet de contourner massivement la loi Evin. En conséquence, 79 % des jeunes de 15 à 21 ans sont exposés chaque semaine à ces publicités. Les influenceurs sont au cœur de ce système de promotion. Sur les 442 créateurs de contenu contactés par l'association, 42 % ont maintenu leurs publications illicites malgré les messages de sensibilisation.
De manière préoccupante, parmi eux figurent 92 détenteurs du certificat « influence responsable » délivré par l'ARPP.
Si certains, comme le duo McFly et Carlito, ont cessé leurs vidéos de dégustation après un rappel à la loi, d'autres adoptent une posture hostile, mobilisant leurs communautés pour contester les démarches de l'association.
Face aux récidives, Addictions France a initié en novembre 2024 une action en justice contre trois influenceurs : Renan Pacheco, Perou Grace et Stéfan Tisseyre.
Cette exposition publicitaire a des conséquences avérées.
Selon l'OFDT, 23 % des adolescents déclarent que ces publicités leur ont donné envie de boire.
L'Inserm confirme le lien entre l'exposition à ces contenus et la consommation d'alcool chez les jeunes, dont le cerveau est particulièrement vulnérable jusqu'à l'âge de 25 ans.
Face à ce que Myriam Savy, directrice chez Addictions France, qualifie de « flou législatif » favorisant un « sentiment d’impunité », l'association appelle les pouvoirs publics à prendre des mesures fortes.
Elle demande l'interdiction totale de la publicité pour l'alcool sur les réseaux sociaux, l'instauration de sanctions réellement dissuasives et une clarification du cadre légal pour protéger efficacement les mineurs.








