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Failles en chaîne au Louvre : un rapport administratif accablant révèle comment le 'casse du siècle' aurait pu être évité

Une enquête administrative sur le spectaculaire cambriolage du Louvre, présentée au Sénat, révèle une cascade de défaillances systémiques et conclut que les voleurs auraient pu être arrêtés à trente secondes près.
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Le rapport de l'Inspection générale des affaires culturelles (Igac), auditionné par la commission de la culture du Sénat, est formel : la fuite des cambrioleurs qui ont dérobé des joyaux de la Couronne le 19 octobre aurait pu être empêchée "à 30 secondes près". Ce délai fatal s'explique par une série de dysfonctionnements le jour du vol. Le poste de contrôle de sécurité était "sous-dimensionné", avec un nombre insuffisant d'écrans pour visualiser rapidement les images. Bien qu'une caméra extérieure ait filmé l'arrivée des voleurs et l'installation de leur nacelle, ces images n'ont été visionnées qu'après leur départ de la galerie d'Apollon. De plus, les policiers, mal aiguillés, se sont dirigés dans la mauvaise direction avant de devoir faire demi-tour, perdant des secondes décisives.

Au-delà de l'incident, l'enquête qualifiée d'« implacable » met en lumière une "défaillance générale du musée comme de sa tutelle". Le rapport pointe une "sous-estimation chronique" du risque de vol et une culture où l'accueil du public prime sur la sûreté.

Des audits cruciaux, datant de 2017 et 2019, avaient pourtant identifié les failles exploitées par les voleurs. L'un de ces rapports, commandé par le joaillier et mécène Van Cleef & Arpels, alertait spécifiquement sur la fragilité de la galerie d'Apollon.

Ces avertissements sont restés "des objets morts", sans suite concrète.

Une "perte de mémoire" institutionnelle est également mise en cause.

La direction actuelle, présidée par Laurence des Cars depuis 2021, n'avait pas connaissance de ces audits antérieurs, révélant un grave défaut de transmission lors du changement de gouvernance avec son prédécesseur, Jean-Luc Martinez. Cette absence de continuité a empêché la priorisation des enjeux de sécurité. Le rapport critique également le morcellement des responsabilités et le temps considérable – près de huit ans – qu'il a fallu pour valider la création d'un poste de responsable de la sûreté chapeautant l'ensemble des directions.

Les failles matérielles étaient nombreuses.

La porte-fenêtre de la galerie d'Apollon, par laquelle les voleurs se sont introduits, était mal sécurisée depuis 2003, avec un vitrage à la résistance "extrêmement faible". Si la vitrine protégeant les bijoux a résisté près de trois minutes aux disqueuses, la protection extérieure du bâtiment était le maillon faible. En réponse à ces révélations, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a annoncé des "mesures d'urgence", tandis que les auditions de Jean-Luc Martinez et Laurence des Cars sont prévues au Sénat.

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