Service militaire volontaire : la réponse de Macron aux nouvelles menaces ou un projet de société ?



Le 27 novembre, le président Emmanuel Macron a annoncé la création d'un service militaire « purement militaire et volontaire » d'une durée de dix mois.
Ce dispositif, qui débutera à l'été 2026 avec 3 000 jeunes, vise à atteindre 10 000 volontaires en 2030 et 50 000 d'ici 2035.
Les participants, considérés comme des militaires, recevront une formation d'un mois incluant discipline, maniement des armes et rituels militaires.
Ils seront ensuite affectés en métropole ou en Outre-Mer, mais pas en zone de conflit. Une « journée de mobilisation » sera également instaurée pour tous les citoyens, permettant une mobilisation obligatoire de certaines compétences en cas de crise, sur décision du Parlement.
Cette initiative s'inscrit dans un contexte géopolitique tendu, marqué par la guerre en Ukraine et le bellicisme russe.
Le conflit a démontré que malgré l'essor des technologies comme les drones, les troupes d'infanterie restent cruciales pour tenir le terrain.
La France, comme d'autres pays européens (Lettonie, Suède, Danemark), cherche à renforcer ses capacités de défense nationale face aux menaces hybrides et à l'augmentation des effectifs de l'armée russe. L'effectif actuel de l'armée française, soit 200 000 professionnels et 41 000 réservistes, est jugé insuffisant pour gérer simultanément des opérations extérieures et une protection renforcée du territoire national. Pour les jeunes volontaires de 18 à 25 ans, le service offre des avantages matériels : une solde mensuelle non imposable d'au moins 800 euros brut, le logement, la nourriture et l'habillement pris en charge, ainsi que des réductions sur les transports SNCF. Les premières réactions de certains jeunes sont positives, et les centres de recrutement s'attendent à un afflux de demandes.
Le projet suscite cependant des analyses divergentes.
Au-delà de l'objectif militaire, certains y voient une manœuvre politique de la part d'Emmanuel Macron pour regagner en popularité, retisser le lien armée-nation et préparer les esprits à un monde plus dangereux. Des voix critiques, comme celle de Pablo Pillaud-Vivien, suggèrent que l'initiative vise moins à moderniser l'armée qu'à instaurer une « société d'ordre » en promouvant la discipline et l'obéissance, qualifiant le projet de « militarisation des consciences ».
Le financement du dispositif, dont le coût est estimé à plusieurs milliards d'euros, reste par ailleurs une question incertaine.














