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Le nouveau service militaire volontaire : Sursaut patriotique ou manœuvre politique ?

Face aux tensions internationales, le président Emmanuel Macron a annoncé la création d'un service militaire volontaire, ravivant le débat sur le rôle de l'armée dans la cohésion nationale et l'efficacité de la défense française.
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Le 27 novembre 2025, Emmanuel Macron a annoncé la création d'un service militaire volontaire (SMV) de dix mois pour les jeunes de 18 à 25 ans.

Prévu pour débuter en septembre 2026 avec 3 000 recrues, le dispositif vise à atteindre 50 000 volontaires en 2035.

Les participants recevront une formation militaire initiale d'un mois et une rémunération minimale de 800 euros, ainsi que des avantages comme le passage gratuit du permis de conduire. Cette initiative s'inscrit dans un contexte européen de réarmement face à la guerre en Ukraine, près de trente ans après la suppression du service national obligatoire par Jacques Chirac.

L'objectif affiché est double.

Sur le plan militaire, le SMV doit renforcer les régiments et augmenter la réserve opérationnelle de 50 000 à 80 000 soldats. Ces « citoyens-soldats » n'auront pas vocation à être projetés en opérations extérieures mais assureront des missions sur le territoire national, comme l'opération Sentinelle, afin de libérer les militaires de métier en cas de conflit de haute intensité. Sur le plan sociétal, le projet ambitionne de « faire nation », de renforcer la cohésion et de transmettre des valeurs de discipline et d'unité. Le projet fait cependant face à de nombreuses critiques.

L'ancien ministre Luc Ferry déplore que son caractère volontaire n'attirera pas les jeunes qui « auraient besoin d'être recadrés », mais plutôt ceux déjà convaincus, manquant ainsi l'objectif de brassage social de l'ancien service obligatoire. Il qualifie l'initiative de « coup de com' », soulignant que les avantages offerts s'éloignent de l'idée de sacrifice pour la patrie. La gauche critique une posture « va-t-en-guerre », tandis qu'une partie de la droite soutient un « sursaut » nécessaire.

Plusieurs obstacles pratiques se dressent également.

Le financement du projet, estimé à deux milliards d'euros, dépend du vote du budget de la Défense.

Des doutes subsistent quant à l'attractivité du dispositif pour atteindre les objectifs chiffrés, l'armée peinant déjà à recruter des professionnels. Enfin, des interrogations portent sur l'efficacité militaire d'une formation de dix mois et sur le risque que le SMV ne détourne des fonds nécessaires à la modernisation des équipements de l'armée de métier.

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