Féminicides en France : les associations dénoncent une « démobilisation » de l'État face à des chiffres alarmants



Le 11 décembre 2025, plusieurs associations, notamment la Fondation des femmes et l'Union nationale des familles de féminicides (UNFF), ont tiré la sonnette d'alarme face à une situation jugée « alarmante » concernant les féminicides en France. Elles dénoncent une « démobilisation » et un « relâchement général » des pouvoirs publics sur ce sujet, six ans après la tenue du Grenelle des violences conjugales. Cette inquiétude est nourrie par des chiffres en hausse : 107 féminicides conjugaux ont été enregistrés en 2024, soit une augmentation de 11 % sur un an.
L'année 2025 s'annonce également meurtrière avec déjà 94 cas recensés, dont 26 survenus durant les seuls mois d'octobre et novembre, ce qui représente un meurtre tous les deux jours sur cette période.
Pour contrer cette tendance, les associations formulent une demande principale : la création d'un observatoire national des féminicides. Cet organisme aurait pour mission d'assurer un suivi et une évaluation des politiques publiques et de leurs effets.
Les organisations soulignent que les féminicides ne sont pas une fatalité mais le résultat de « dysfonctionnements connus, répétés, documentés ». Elles rappellent que les outils de lutte existants, tels que les bracelets anti-rapprochement ou les téléphones grave-danger, ne sont efficaces que s'ils sont « financés, pilotés, évalués, améliorés dans la durée ». Les associations pointent notamment une baisse des subventions qui leur sont allouées et une absence de pilotage centralisé des politiques comme preuves de cette démobilisation.
En réponse à cette alerte, des membres du gouvernement ont réagi.
Le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a qualifié la situation d'« insupportable », assurant que la mobilisation des forces de l'ordre était « totale ». De son côté, la ministre déléguée chargée de l’Égalité femmes-hommes, Aurore Bergé, a reconnu un « échec collectif » et a appelé à une « révolution culturelle » de toute la société. Elle a également évoqué un projet de loi-cadre sur les violences faites aux femmes, espérant son inscription rapide à l'ordre du jour parlementaire pour « mieux former, mieux détecter, mieux prévenir et mieux sanctionner ».











