La nouvelle doctrine Trump : un "effacement civilisationnel" de l'Europe et un réalignement stratégique mondial



Vendredi 5 décembre 2025, l'administration de Donald Trump a publié sa "Stratégie de défense nationale", un document de 33 pages qui expose une vision du monde profondément modifiée. L'affirmation la plus explosive du texte est qu'il existe un risque d'"effacement civilisationnel" de l'Europe, qui pourrait devenir "méconnaissable dans 20 ans ou moins" si les tendances actuelles se poursuivent. Le document attribue ce déclin imminent aux politiques migratoires qui "transforment le continent", aux actions de l'Union européenne qui "sapent la liberté politique et la souveraineté", à la censure, à la chute des taux de natalité et à la "perte des identités nationales". Cette rhétorique, qui fait écho à la théorie du "grand remplacement", s'aligne idéologiquement sur les partis d'extrême droite européens, pour lesquels l'administration américaine exprime son soutien et son "grand optimisme".
Au-delà de l'Europe, la stratégie annonce plusieurs réajustements majeurs de la politique étrangère américaine. Elle appelle à "restaurer la suprématie américaine" en Amérique latine et déclare que "l'ère des migrations de masse doit prendre fin", soulignant que la sécurité des frontières est un élément essentiel de la sécurité nationale.
Washington prévoit un "réajustement" de sa présence militaire mondiale pour se concentrer sur les menaces sur le continent américain, s'éloignant des théâtres jugés moins importants.
Par ailleurs, le Japon et la Corée du Sud sont exhortés à augmenter leurs dépenses de défense pour soutenir Taïwan face à la Chine. Concernant la guerre en Ukraine, le document affirme qu'il est dans l'intérêt des États-Unis que le conflit cesse afin de restaurer la "stabilité stratégique" avec la Russie. Il critique au passage les "gouvernements minoritaires instables" en Europe pour leurs "attentes irréalistes" concernant la guerre. En contradiction avec la politique de la porte ouverte de l'OTAN, la stratégie vise également à mettre fin à la perception d'une "alliance en perpétuelle expansion". Ces déclarations ont suscité des réactions, notamment de la part de l'Allemagne, dont le ministre des Affaires étrangères a rejeté ces "conseils venant de l'extérieur", affirmant que les valeurs démocratiques du pays ne sauraient être dictées.









