Tunisie : le pouvoir de Kaïs Saïed resserre l'étau sur les ONG et les médias



Les autorités tunisiennes ont récemment suspendu pour une durée d'un mois les activités de deux piliers de la société civile : l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), une organisation féministe historique fondée en 1989, et le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), une ONG très influente notamment dans la défense des droits des migrants. La raison officielle invoquée pour l'ATFD concerne des "infractions" à la réglementation, tandis que pour le FTDES, il s'agit de la nécessité d'un audit sur ses financements étrangers.
Les deux organisations dénoncent des décisions "purement politiques" visant à museler toute voix indépendante.
Cette double suspension a provoqué une vague d'indignation et de solidarité au sein de la société civile. Le FTDES a dénoncé une "criminalisation de l'action civile", une analyse partagée par de nombreux militants comme la juriste Sana Ben Achour, qui y voit une volonté du pouvoir de "démanteler le tissu associatif d'une Tunisie foisonnante, rebelle et plurielle".
Ces mesures s'inscrivent dans un contexte de "régression des droits et libertés" dénoncée par des ONG locales et internationales depuis que le président Kaïs Saïed s'est octroyé les pleins pouvoirs en juillet 2021.
La présidente de l'ATFD, Raja Dahmani, a affirmé que son association respectait la loi et a annoncé un recours légal contre la décision. La répression s'étend au-delà de ces deux ONG.
Des enquêtes judiciaires ont été ouvertes sur les financements étrangers de plusieurs autres organisations, telles que I Watch, Al-Bawsala et le média Inkyfada. Selon un média local, la justice aurait déjà ordonné la dissolution de 47 associations et le gel des avoirs de 36 autres. Parallèlement, la liberté de la presse est également menacée. Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a alerté sur une "montée de la censure" et une "escalade sans précédent des menaces". Le syndicat fustige les restrictions imposées aux journalistes, qui sont empêchés de couvrir des procès d'opinion, privés de cartes de presse professionnelles ou d'autorisations de tournage. Pour le SNJT, ces pratiques visent à "transformer les médias en outils de propagande" et font peser le risque de disparition sur certains d'entre eux en raison des pressions politiques et économiques.
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