Le président brésilien Lula exhorte les dirigeants européens à finaliser l'accord avec le Mercosur malgré son report

Le report de la signature de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, face à la colère des agriculteurs européens, a suscité une vive réaction du président brésilien qui appelle les dirigeants européens au « courage » politique pour conclure ce traité.

La signature de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne (UE) et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) a été reportée à janvier 2026. Cette décision intervient dans un contexte de forte mobilisation des agriculteurs en Europe, notamment en France et en Italie, qui s'opposent à ce traité commercial qui créerait la plus grande zone de libre-échange au monde. En France, des dizaines d'agriculteurs ont manifesté leur colère en déversant du fumier et des pneus devant la résidence d'Emmanuel Macron au Touquet et en maintenant des barrages routiers.

Le président français a jugé qu'il était « trop tôt » pour se prononcer sur une signature le mois prochain. De son côté, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a également rejoint le camp français, qualifiant une signature de « prématurée ». Face à ce report, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a appelé les dirigeants de l'UE à faire preuve de « courage » et de « volonté politique » pour finaliser cette négociation qui dure depuis 26 ans.

S'exprimant lors du sommet du Mercosur à Foz do Iguaçu, il a affirmé avoir reçu une lettre des présidents de la Commission et du Conseil européens exprimant l'espoir d'une approbation en janvier.

Lula a également déclaré que Giorgia Meloni lui avait assuré par téléphone être « prête » à signer début janvier, et que des dirigeants européens lui avaient garanti que « la France ne pourra pas, à elle seule, bloquer l'accord ».

L'accord permettrait aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines et vins vers l'Amérique du Sud, tandis que le Mercosur exporterait plus de produits agricoles comme la viande, le sucre et le soja vers l'Europe, ce qui inquiète les filières concernées. Une nouvelle date butoir serait fixée au 12 janvier au Paraguay, bien que le ministre paraguayen des Affaires étrangères ait indiqué ne pas avoir reçu de communication officielle et prévenu que la patience du Mercosur avait des limites.