Novi Sad : la tragédie qui a réveillé la jeunesse serbe contre la corruption



Le 1er novembre 2024, l'effondrement de l'auvent en béton de la gare fraîchement rénovée de Novi Sad a causé la mort de 16 personnes, dont deux enfants. Cet événement tragique est devenu le catalyseur d'un vaste mouvement de contestation en Serbie.
L'émotion a rapidement laissé place à la colère, alimentée par des soupçons de corruption dans les travaux publics. Le coût de la rénovation de la gare, confiée à un conglomérat chinois, avait quadruplé pour atteindre 16 millions d'euros, et le gouvernement a refusé de publier les contrats, invoquant le secret de l'accord. Dès le 3 novembre, les premières manifestations ont eu lieu à Belgrade, réclamant la démission du ministre des Transports, Goran Vesic. Mené par les étudiants, le mouvement a adopté des symboles forts, comme le slogan « la corruption tue » et des mains peintes en rouge. La mobilisation s'est intensifiée après que des étudiants rendant hommage aux victimes ont été agressés par des hommes cagoulés, conduisant au blocage de la plupart des universités du pays fin 2024. L'année a été marquée par une escalade des tensions. Une agression d'étudiants par des militants du parti au pouvoir (SNS) armés de battes de baseball à Novi Sad, blessant gravement une jeune fille, a entraîné la démission du Premier ministre Milos Vucevic. Les manifestations ont pris une ampleur historique, avec plus de 100 000 personnes à Belgrade en décembre et plus de 300 000 le 15 mars. En réponse, le gouvernement a durci sa rhétorique, qualifiant les manifestants d'« agents de l'étranger » et a organisé des contre-manifestations qui ont bloqué le centre de la capitale pendant des mois.
La répression policière s'est également accentuée durant l'été.
Pour marquer le premier anniversaire du drame, des milliers d'étudiants ont convergé de tout le pays vers Novi Sad pour une grande manifestation commémorative, malgré les tentatives du pouvoir de leur en compliquer l'accès. Bien que 13 personnes, dont l'ancien ministre Vesic, aient été inculpées en septembre, les manifestants estiment que les responsables ne sont toujours pas tenus pour compte, comme en témoigne le mot d'ordre de la manifestation : « Un an, zéro responsables ». Des enquêtes pour corruption et possible détournement de fonds européens sont également en cours.
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