Vidéosurveillance : entre expansion sécuritaire et flou réglementaire



L'installation de caméras de surveillance est en pleine expansion dans les villes françaises, illustrée par des projets d'envergure.
À Toulouse, le maire sortant a promis une caméra par rue pour « protéger les Toulousains », un dispositif dont le coût est estimé entre 30 et 79 millions d'euros. Dans une autre mesure, la ville d'Issoudun a également acté le déploiement d'un vaste réseau pour sécuriser de nombreux lieux publics, notamment la gare, la rocade et les carrefours. Au-delà de la sécurité générale, ces caméras trouvent de nouvelles applications. Certaines municipalités les utilisent pour la « vidéoverbalisation », un système qui permet de sanctionner à distance les infractions au Code de la route. Au total, onze types d'infractions peuvent être relevés par ce biais, ce qui contraint les automobilistes à une plus grande vigilance.
Cependant, l'installation de ces dispositifs est soumise à une réglementation stricte, qui est souvent ignorée.
Les caméras installées par les mairies sur la voie publique ou par des commerçants nécessitent une autorisation préfectorale préalable. Les commerçants contrevenants risquent des peines sévères, incluant une amende de 45 000 euros et trois ans de prison. La législation est différente pour les particuliers : ils n'ont pas besoin d'autorisation pour installer une caméra filmant l'intérieur ou l'entrée de leur logement, mais ils sont tenus de respecter des règles de base concernant la vie privée. Malgré ce cadre légal, une enquête a révélé que les règles sont fréquemment bafouées, que ce soit par les mairies, les commerçants ou les particuliers, mettant en lumière un décalage entre les obligations légales et les pratiques sur le terrain.














