Pollution : Entre constats locaux et études d'envergure, la science cherche des réponses



Une vaste étude scientifique menée dans 43 pays européens, coordonnée par l'Université Grenoble Alpes et publiée dans la revue Nature, s'est penchée sur le potentiel oxydant des particules en suspension dans l'air.
Les résultats révèlent que le stress oxydatif pour les poumons peut être jusqu'à trois fois plus élevé dans les zones urbaines à fort trafic routier qu'en milieu rural.
S'appuyant sur la base de données la plus complète à ce jour, les scientifiques suggèrent d'intégrer le suivi du potentiel oxydant aux réglementations, en complément de la mesure de concentration des particules. L'étude estime qu'une réduction de 65 % des émissions dues au trafic et au chauffage au bois serait nécessaire pour s'approcher des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé. Parmi les sources de pollution, l'usure des pneus de véhicules est particulièrement significative. Un pneu de voiture perd en moyenne 2,5 kilogrammes de gomme en quatre ans, générant en France 80 000 tonnes de résidus chaque année.
Ces poussières se dispersent dans l'air, les sols et les cours d'eau, finissant par contaminer la chaîne alimentaire. Le secteur industriel reconnaît l'existence de ces émissions et indique chercher à les réduire depuis une quinzaine d'années.
Au niveau local, les conséquences de la pollution sont directement observables. À Lyon, la qualité de l'air est attendue comme "bonne à moyenne" : bien que les pluies récentes aient temporairement nettoyé l'atmosphère, la reprise des activités humaines fait remonter les concentrations de particules fines (PM10, PM2,5) et de dioxyde d'azote. Parallèlement, dans le Finistère, un projet de 107 logements sociaux à Concarneau est prévu sur un terrain pollué, soulevant des inquiétudes quant à l'insuffisance des études de sol préalables, une situation sur laquelle la préfecture a dû s'expliquer.
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