Le gouvernement français restreint fortement le cumul emploi retraite à partir de 2027



À partir du 1er janvier 2027, les règles du cumul emploi-retraite en France seront considérablement durcies.
Cette réforme, intégrée dans la loi de financement de la Sécurité sociale et passée relativement inaperçue lors de son adoption, représente un « changement systémique » qui touchera l'ensemble des futures générations de retraités. La mesure fait suite aux préconisations de la Cour des comptes, qui visait à limiter les « effets d'aubaine » du dispositif.
En 2020, environ 710 000 personnes bénéficiaient de ce cumul, en tirant un revenu annuel moyen de 9 000 euros.
Actuellement, deux systèmes coexistent.
Le cumul intégral permet aux retraités bénéficiant d'une pension à taux plein de reprendre une activité sans aucune limite de revenus. Pour les autres, le cumul est plafonné : la somme de la pension et des revenus d'activité ne peut dépasser 160 % du Smic brut ou le dernier salaire mensuel brut, le montant le plus avantageux étant retenu.
Ce système permettait par exemple à des personnes parties en retraite anticipée pour carrière longue de compléter leurs revenus.
La nouvelle législation modifiera profondément ce cadre.
Dès 2027, une personne ayant liquidé ses droits à la retraite avant l'âge légal verra 100 % de ses revenus d'activité déduits de sa pension. Entre l'âge légal de départ (fixé à terme à 64 ans) et l'âge d'annulation de la décote (67 ans), la pension sera réduite de 50 % des revenus d'activité dépassant un seuil qui pourrait être fixé autour de 7 000 euros par an.
Seul le cumul intégral restera possible sans restriction après 67 ans. Selon le ministère du Travail, cette réforme simplifie le dispositif et le recentre sur son « objectif initial : compléter le revenu des retraités les plus modestes ».
Cette restriction drastique suscite des inquiétudes.
Des experts, comme l'économiste Philippe Askenazy, craignent une augmentation du travail non déclaré et un impact négatif sur l'emploi des seniors.
D'autres s'alarment des conséquences pour les entreprises qui ont besoin de compétences spécifiques, estimant que les retraités ne reprendront pas le travail à 67 ans après plusieurs années d'inactivité.















