Cruauté systémique à l'abattoir de Cosne-sur-Loire : L214 révèle l'horreur, les autorités contraintes de réagir



L'association L214 a publié, le 11 décembre 2025, une nouvelle enquête vidéo dénonçant des pratiques d'une « violence extrême » à l'abattoir de Cosne-Cours-sur-Loire, dans la Nièvre. Suite à la diffusion de ces images, la préfecture a ordonné la suspension temporaire de l'activité de l'établissement. L'enquête, basée sur des enregistrements de vidéosurveillance réalisés entre septembre et novembre, a conduit l'association à déposer une plainte de 120 pages auprès de la procureure de Nevers pour « actes de cruauté, sévices graves et mauvais traitements aux animaux ».
Les vidéos, jugées difficilement soutenables, montrent des animaux frappés, insultés, et mis à mort dans des conditions horrifiantes. Selon L214, des vaches sont décapitées alors qu'elles sont encore conscientes, des cochons sont brûlés vifs au chalumeau, et une grande majorité de moutons se voient découper les pattes ou les testicules avant d'être morts. Les images révèlent également des opérateurs s'acharnant sur les animaux avec des aiguillons électriques et des jets d'eau puissants, ainsi que des coups portés à des bêtes au sol.
Un opérateur est notamment filmé en train d'insulter une vache en lui criant : « Je croyais que t'étais morte !
Sale pute !
».
L214 accuse l'abattoir de violer systématiquement les règles minimales de mise à mort.
L'association soutient que ces actes ne sont pas des cas isolés mais relèvent d'un problème « systémique », aggravé par des installations jugées non conformes. La plainte souligne que ces infractions se déroulent « sous les yeux des services vétérinaires » de l'État, présents sur place mais qui « laissent faire ». Cédric Villani, porte-voix de l'enquête, estime que la direction de l'abattoir et les services de l'État portent la responsabilité de ce « fleuve de souffrances ». Face à ces accusations, la préfecture de la Nièvre, tout en rappelant que l'abattoir fait l'objet d'un « contrôle permanent », a reconnu les « constats de non-conformité » visibles sur la vidéo et a procédé à la suspension de l'activité. Le directeur de l'abattoir, qui a d'abord nié les faits, n'a plus communiqué après avoir été informé de l'existence des preuves vidéo. L214 exige la fermeture définitive de l'établissement et réclame à la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, un « plan de contrôle » de tous les abattoirs français.











