Budget de la Sécu 2026 : un vote sur le fil qui révèle les nouvelles alliances politiques



Mardi 9 décembre 2025, l'Assemblée nationale a adopté le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 au terme d'un vote très serré, par 247 voix pour et 234 contre. Ce scrutin crucial pour le gouvernement de Sébastien Lecornu, qui a renoncé à l'usage de l'article 49.3 de la Constitution, a nécessité d'intenses négociations pour trouver une majorité sur ce texte budgétaire essentiel. L'adoption a été rendue possible par le soutien des groupes Renaissance et MoDem, mais surtout par celui de la majorité des députés du Parti socialiste, qui ont obtenu des "avancées" en contrepartie, comme la hausse de la CSG sur les revenus du capital. L'abstention du groupe Écologiste et Social, qualifiée de "vote de raison", a également été déterminante pour l'issue du vote.
À l'inverse, La France insoumise, le Rassemblement national et les communistes ont voté contre, tandis que les groupes Horizons et Les Républicains ont refusé de soutenir le texte. Parmi les mesures phares de ce budget, la plus emblématique est la suspension de la réforme des retraites de 2023.
Les personnes nées entre janvier 1964 et mars 1965 pourront partir à 62 ans et 9 mois.
La réforme ne reprendra qu'en janvier 2028, et son avenir dépendra des décisions de la majorité issue de l'élection présidentielle de 2027. Le budget prévoit également un déficit de 19,6 milliards d'euros pour 2026, une revalorisation de l'objectif national de dépenses d'assurance maladie (Ondam) de 3 %, une taxation exceptionnelle des complémentaires santé et une limitation de la durée des arrêts de travail.
Le texte va maintenant être transmis au Sénat.
En raison des divergences entre les deux chambres, il est probable qu'il soit rapidement rejeté par la chambre haute avant de revenir à l'Assemblée nationale pour une adoption définitive avant la date limite du 23 décembre.




















