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Newsletter 15 décembre 2025

Bientôt Noël ! Le monde profane tente de réduire cette fête à celle du père Noël. Une aubaine commerciale, éliminant le sens, bien moins intéressant que la débauche de cadeaux et les excès alimentaires indispensables pour se croire heureux. Au nom de la laïcité on essaie de supprimer les crèches dans l’espace public. Quel mauvais goût que célébrer la pauvreté, la modestie, la discrétion, le manque ! « Une naissance dans une étable – mais c’est qui ? – célébrée par des gardiens de troupeaux, c’est pas commercial ! »… sauf revu par Disney pour faire pleurer dans les chaumières. Nous ne pouvons pas échapper à l’emprise du monde des paillettes, du masque dissimulant la décrépitude de notre société. Nous pouvons cependant nous souvenir qu’au-delà de l’enfant Jésus, Noël est la fête du Nouvel Homme incarné. 2 000 ans plus tard, cette nouvelle souche est encore si peu visible ; cet être n’est pas encore très vaillant. En quoi est-il différent ? – Il préfère la paix à la guerre. – Il préfère donner que recevoir. – Il préfère la miséricorde à la haine. – Il préfère l’amour à la possession. Est-ce une utopie ? Non, c’est un processus lent, peu perceptible, nécessitant de se le rappeler chaque année. Processus inévitable pour sauver une vie sur terre tellement mal en point. Peu ou prou, malgré l’adversité, le nouveau règne avance. Noël mérite notre réjouissance. L’article Newsletter 15 décembre 2025 est apparu en premier sur Revue Reflets.

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La solitude, c’est la liberté, Jacqueline Kelen

Jacqueline Kelen est diplômée de Lettres classiques. Pendant vingt ans elle a été productrice d’émissions à France Culture. Elle a publié une cinquantaine de livres consacrés au déchiffrement des grands mythes, aux figures et aux richesses de la vie intérieure. En 2002 elle a reçu le prix ALEF des libraires pour son essai L’Esprit de solitude, où elle célèbre « la voie solitaire, seule voie salutaire ». Puis ce sera le Prix de la liberté intérieure 2020 pour le livre Histoire de celui qui dépensa tout et ne perdit rien, éd. du Cerf. Ses pensées mettent en avant la recherche de vérité et la liberté individuelle. D’où est venu ce besoin d’écrire sur la solitude ? Tout bêtement parce que je suis une solitaire.  Ça ne veut pas dire que je suis enfermée dans une caverne, que je ne vois personne, que je n’ai pas de rencontres. Mais, toute petite, il y a eu ce besoin en effet d’être seule. Je sentais un monde intérieur, la curiosité de découvrir la vie. C’est pour ça que j’ai appris à lire très vite. À 5 ans, je lisais couramment et j’ai dévoré des livres. Un livre était le plus beau cadeau de Noël pour moi. Sans intériorité, sans vie intérieure, sans le goût de l’étude, sans aussi la dimension contemplative qui n’est pas réservée aux religieux, la solitude est difficile à vivre. C’est pourquoi la plupart fuient cet état. Il me semblait aussi que la solitude était un rempart précieux contre tout ce qui est invasion du collectif, manipulation de tout genre, actions de l’extérieur (qu’elles soient bonnes ou pas bonnes), ainsi que les pressions familiales. De nos jours, même à l’école, de l’enfant qui est seul lors d’une récréation, on va dire qu’il est asocial ou qu’il a des problèmes relationnels. J’ai eu de la chance, mes parents me laissaient seule, tranquille, bien sûr avec un livre et un chat. Il y a ce côté aussi de toute société qui veut quand même que tous les citoyens fassent du vivre ensemble. Or, il y a un moment pour vivre ensemble et puis il y a un moment pour vivre seul, et pour moi, l’un ne l’emporte pas sur l’autre. Il est capital de préserver ça et même de défendre farouchement sa vie solitaire, sa solitude, parce que, pour moi, la solitude équivaut à la singularité. C’est ça le prix de la solitude. Ce que l’on oublie, c’est que l’être humain a un choix absolu ; il est unique et irremplaçable. Et toutes les manœuvres d’uniformité, de conformité, voire de clonage, sont effrayantes. Si la personne humaine est unique et irremplaçable, en effet, elle a tout avantage à se renforcer, se fortifier dans la solitude. La solitude, pour moi, c’est l’équivalant de la liberté. Qu’est-ce que la solitude pour vous ? Comment vous l’exprimeriez ? C’est la liberté. Ce n’est pas la liberté d’aller et venir. C’est le fait de penser par soi-même, de ne pas répéter. Je suis stupéfaite car, de plus en plus, en France, il n’y a plus d’esprit critique, plus d’humour. On gobe tout, on avale tout. Un être humain a des caprices, des désirs, des folies et puis de grandes aspirations. La globalisation de l’humain me paraît tout à fait redoutable par rapport à la liberté, c’est-à-dire la singularité. Cette singularité est une grosse responsabilité. La personne unique est irremplaçable, elle a son mot à dire. Elle peut dire des choses justes, des choses fausses, mais elle s’exprime, elle dit les choses. C’est le prix qu’elle paie d’ailleurs de sa solitude et de sa liberté, donc de penser par soi-même. Ça peut être très souvent à contre-courant. Mais, à l’époque où on est tous ensemble, c’est le collectif le plus important et je n’ai rien contre le collectif, mais je fais l’éloge, quand même, d’une voix solitaire. Alors que tout le monde veut guérir de tout, je publie quelque chose sur la divine blessure, sur la blessure qui est importante aussi. Que gagne-t-on avec la solitude ? À un moment, dans les journaux, on disait : « À quoi ça sert d’être professeur ? À quoi sert Dieu ? À quoi sert la beauté ? » Mais les dimensions les plus importantes, les plus précieuses de notre existence, sont inachetables et ne sont pas marchandables. L’amitié, l’amour, la justice, la beauté, le silence, l’âme ne peuvent pas s’acheter. La première chose qui me vient à l’idée, c’est une force intérieure qu’on appelle aussi – je trouve que c’est un beau mot – la fermeté d’âme. Ça renforce, parce qu’à la fois, il faut du courage et de la volonté (si on n’a pas cette nature personnelle plutôt solitaire presque sauvage) pour affronter une existence, du moins une journée, en disant « je suis seule, je suis seule à décider de ceci, de cela, et donc sans demander à autrui », ou sans être protégée par autrui, sans suivre autrui. Si cet article vous plaît, pensez à faire un don. Le fonctionnement du site a un coût. Il n’y a pas de publicité. Vous avez un bouton « don » sur le côté. Merci de votre participation quel que soit le montant. J’ai besoin d’énormément de silence pour étudier, pour écrire, pour aider aussi, pour regarder ce qui se passe dans le ciel ou autour de moi. La solitude, c’est cette force intérieure et cette liberté de penser qui fait qu’on est de moins en moins influençable ou manipulable à merci. Fermeté d’âme, c’est un beau mot. C’est un grand courage, ça ne veut pas dire qu’on a raison, mais on résiste à diverses pressions. Ce n’est pas une question de qualité ou de quantité. En démocratie, on dit que c’est la majorité. Mais, sur le plan moral ou sur les options profondes spirituelles, si vous êtes dans le vrai ou dans le juste, même s’il y a 1 000 personnes qui disent le contraire, eh bien, c’est vous qui êtes dans le vrai et le juste. Sur L’article La solitude, c’est la liberté, Jacqueline Kelen est apparu en premier sur Revue Reflets.

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Newsletter 1er décembre 2025

Écouter la nature Devant l’échec – prévu – de la COP 30 au Brésil, nous voici devant la question que chacun peut se poser : que pouvons-nous faire ? La réponse est venue des représentants du peuple Kogi, vivant sur les versants abrupts de la Sierra Nevada de Santa Maria, en Colombie. Ils sont venus à Uzel, en Bretagne, à l’initiative de Tchendukua France (1) lors d’une tournée européenne. La réponse des Kogis : Ralentir, faire silence, écouter la nature, les arbres, l’eau, les pierres. Apparemment, cela paraît simple. Mais qui croit que les pierres parlent ? Pourtant un mur qui s’écroule, une sirène d’alarme qui se déclenche inopinément ou même un calcul rénal bien dur sont des messages pour qui est attentif. Qui croit aux propriétés de mémoire de l’eau, à sa sensibilité aux émotions humaines ? Qui croit à la protection des arbres, au chant des plantes florales ? Si nous pouvons écouter les règnes de la nature, c’est qu’ils ont un langage. Par conséquent, nous pouvons dialoguer avec. Si nous admettons que nous pouvons dialoguer avec les esprits minéraux, végétaux, animaux, nous pouvons a fortiori dialoguer avec les esprits humains. Qui dialogue vraiment avec son ange pour être aidé ? Qui questionne les esprits du Ciel pour accomplir son existence terrestre ? Partout, tout le temps, nous sommes traversés d’informations concernant nos vies, et celle de la planète. Pourtant nous préférons celles des chaînes télé et celles des réseaux sociaux. Et si, à l’instar de ces peuples traditionnels, nous faisions confiance en nos capacités immenses de dialogue ? Alors la Terre ira sûrement vers le royaume annoncé. (1) Depuis 1997, Tchendukua accompagne un processus de restitution de terres ancestrales et de restauration des territoires, fondé sur l’écoute, la confiance et le respect partagé. tchenkudua.org L’article Newsletter 1er décembre 2025 est apparu en premier sur Revue Reflets.

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J’ai encore un immense chemin à parcourir, Matthieu Ricard

Fils du philosophe français Jean-François Revel et de l’artiste peintre Yahne Le Toumelin, Matthieu Ricard passe une thèse de génétique cellulaire à l’institut Pasteur, puis devient moine bouddhiste en 1979. Il s’établit au monastère de Shechen au Népal. Il est auteur de livres, traducteur, photographe et interprète du dalaï-lama en français. Au milieu des années 1980, avec Rabjam Rinpoché, il lance plusieurs petits projets pour améliorer les conditions de vie des populations de l’Himalaya et fonde l’ONG Karuna- Shechen en 2000. Voir l’interview de Sunita Sharma, directrice de Karuna-Shechen au Népal, à la suite. www.karuna-shechen.org Quel temps consacrez-vous à la méditation par jour? Quel est votre but? Le terme méditation n’est pas vraiment approprié pour décrire la pratique spirituelle selon le bouddhisme tibétain, qui inclut des pratiques nombreuses et variées, certaines très élaborées (visualisations, récitation de mantras), et d’autres beaucoup plus dépouillées (contemplation de la nature de l’esprit). La pratique spirituelle va également de pair avec l’étude qui permet d’arriver à une juste vision de la nature ultime de la réalité (interdépendance de toutes choses, impermanence, union des apparences et de la vacuité d’existence propre). Le sens originel du mot méditation en sanskrit, bhāvanā, signifie « cultiver » des qualités et capacités qui ne sont que latentes en nous. En tibétain, le mot sgoms signifie « familiarisation » et se réfère au fait de se familiariser avec la façon dont fonctionne notre esprit, et avec une nouvelle vision du monde (l’union des apparences et de la vacuité). Le but est de passer de la souffrance à la libération de la souffrance, de l’ignorance et de l’égarement à la connaissance. Quel temps consacrez-vous à votre retrait du monde par an ? Qu’en retirez-vous ? J’ai passé cinq années en retraite solitaire, en Inde, au Bhoutan et au Népal. J’ai été ensuite distrait de mes retraites par des activités diverses qui sont arrivées par la force des choses et par le désir de me mettre au service d’autrui, mais j’ai toujours essayé de passer régulièrement du temps dans un ermitage. Comment équilibrez-vous le temps consacré à Karuna-Shechen et le temps à la contemplation ? J’ai œuvré de mon mieux au sein de Karuna-Shechen depuis sa création il y a 25 ans, portant les projets avec l’aide de quelques amis proches durant les dix premières années, puis confiant progressivement la gestion des projets à une équipe qui œuvre avec compétence à l’implémentation des projets. À l’aube de mes 80 ans, il est grand temps que je retourne à ma vocation d’origine — l’étude, la pratique spirituelle et la traduction de textes tibétains. Est-ce qu’avec l’âge votre vie intérieure évolue ? J’ai encore un immense chemin à parcourir, mais fort du sentiment d’être dans la bonne direction — grâce à l’inspiration de mes maîtres spirituels, principalement Kangyur Rinpoché et Dilgo Khyentsé Rinpoché – chaque pas est une joie en forme d’effort. Avez-vous plus besoin de solitude ? Qu’est-ce qu’elle vous apporte ? La solitude non désirée peut être très pesante et avoir des effets délétères, tandis que la solitude désirée de l’ermite est profondément enrichissante et préserve le lien aux autres êtres sensibles et au monde qui nous entourent. Les humains sont des êtres sociaux par nature, qui ont un besoin profond d’appartenance, et les personnes qui bénéficient de liens sociaux riches et chaleureux jouissent d’une meilleure santé mentale et d’un système immunitaire plus robuste ; elles sont moins sujettes aux addictions (tabac, alcool, drogues), souffrent moins de maladies cardiaques et de démence sénile, et vivent, en moyenne, plus longtemps. Si cet article vous plaît, pensez à faire un don. Le fonctionnement du site a un coût. Il n’y a pas de publicité. Vous avez un bouton « don » sur le côté. Merci de votre participation quel que soit le montant. De nombreux travaux de recherche montrent que la solitude est associée à de nombreux troubles de la personnalité et rend ceux qui en souffrent plus anxieux, irritables, déprimés et égocentriques. Elle expose également aux psychoses, au suicide, à l’altération des performances cognitives et à un risque accru de maladie d’Alzheimer. Elle est associée à un ensemble de facteurs qui contribuent à la mortalité prématurée des individus. En temps ordinaire, nous passons près des trois quarts de nos heures d’éveil en compagnie d’autres personnes, et les moments partagés avec d’autres sont dans l’ensemble jugés plus gratifiants que le temps passé seul. C’est aussi dans le cadre de relations sociales épanouissantes que les jeunes font l’apprentissage de nombreuses compétences et aptitudes en matière de communication, de réciprocité, de résolution des conflits, d’amitié, etc. Éprouver des difficultés à établir et à maintenir de telles relations va de pair avec les souffrances inhérentes à l’isolement. Quelque 15 à 30 % des individus éprouvent des sentiments persistants de solitude ; seulement 6 % disent ne jamais se sentir seuls. Mais contrairement aux idées reçues, le sentiment de solitude semble plus fréquent au cours de l’adolescence que durant la vieillesse. Hors des cas extrêmes (l’isolement carcéral quasi total produit des résultats catastrophiques sur la santé mentale des détenus, la solitude est synonyme d’isolement social perçu, et non d’isolement objectif. Certains peuvent mener une existence relativement solitaire et ne pas se sentir seuls, tandis que d’autres, à l’inverse, ont une vie sociale riche et se sentent seuls au sein de la multitude. Dans la vie courante, la solitude peut aussi être un état souhaitable qui favorise la créativité, facilite la concentration, la réflexion et l’apprentissage. On peut donc apprécier la solitude pour des motifs bénéfiques, et pas nécessairement comme un moyen d’éviter des interactions sociales potentiellement anxiogènes. Il existe également une solitude riche et inspirante, celle procurée par les grands espaces, la nature vierge, la cohabitation avec les animaux sauvages. Enfin, il y a la solitude de l’ermite qui choisit avec joie et sérénité de vivre en retrait, pour un temps, loin de toute distraction, afin d’approfondir sa pratique spirituelle. Je me souviens d’un matin au Tibet. Assis au bord du lac Manasarovar — le lac de l’Éternelle Fraîcheur — L’article J’ai encore un immense chemin à parcourir, Matthieu Ricard est apparu en premier sur Revue Reflets.

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