
Par TV5MONDE AFP Après les atrocités commises par les paramilitaires des Forces de soutien rapide dans la ville d'El-Facher, l'ONU et les autorités tchadiennes craignent un afflux "massif" des Soudanais venus se réfugier depuis le Darfour voisin. Après les atrocités commises par les paramilitaires des Forces de soutien rapide dans la ville d'El-Facher, l'ONU et les autorités tchadiennes craignent un afflux "massif" des Soudanais venus se réfugier depuis le Darfour voisin.Combien seront-ils ? L'ONU et les autorités tchadiennnes ne peuvent connaître le nombre exact de Soudanais fuyant le Darfour après les exactions des paramilitaires soudanais des Forces de soutien rapide (FSR). Cet afflux "massif" intervient sur fond de raréfaction des fonds internationaux et de surpopulation dans les camps tchadiens après deux ans et demi de conflit au Soudan. Les FSR ont annoncé ce jeudi 6 novembre leur accord pour une trêve humanitaire proposée par le groupe de médiateurs dit du Quad (États-Unis, Émirats arabes unis, Arabie saoudite et Égypte). Mais les humanitaires s'attendent à accueillir des réfugiés en mauvais état, quel que soit leur nombre.Depuis la prise le 26 octobre par les FSR d'El-Facher, chef-lieu du Darfour-Nord, dans l'ouest du Soudan, l'ONU et de multiples témoignages font état de massacres, viols systématiques, pillages et déplacements massifs de populations. Your browser doesn't support HTML5 video. "Nous avons mis en place un plan avec le HCR, l'OIM et l'Ocha", les agences de l'ONU chargées respectivement des réfugiés, des migrations et de l'aide humanitaire, afin de "répondre à l'afflux massif de réfugiés" attendu, indique à l'AFP Gassim Chérif, porte-parole du gouvernement tchadien. "Nous orientons les stocks humanitaires et identifions de nouveaux sites sécurisés pour accueillir les réfugiés", ajoute-t-il.Coordinateur d'urgence du HCR, Jens Hesemann prévoit l'arrivée de "90.000 réfugiés soudanais au Tchad dans les trois prochains mois". "Ça pourrait être beaucoup plus. Ou moins. C'est une grande inconnue", nuance-t-il.On arrive à la fin des fonds reçus. Il va falloir frapper à la porte des bailleurs pour libérer de nouveaux fonds, mais on ne sait pas où. Dermot Hegarty, Norwegian Refugee CouncilLa frontière avec le Tchad se trouve à plus de 300 km d'El-Facher où, selon les Nations unies, plus de 260.000 civils étaient assiégés depuis 18 mois. Directrice de l'ONG Solidarités International au Soudan, Caroline Bouvard minimise l'éventualité d'un passage "massif vers le Tchad ces deux prochaines semaines", les points de passage étant soit très chers, soit en proie aux combats."Nasse meurtrière""Peu importe le nombre d'arrivées, nous nous préparons à accueillir des personnes dans un état catastrophique", anticipe de son côté un responsable d'une ONG présente des deux côtés de la frontière. "Les plus rapides vont mettre 10 à 12 jours pour arriver au Tchad, mais si ce sont des enfants et femmes en état de malnutrition, ils vont mettre 14 à 17 jours", d'autant qu'ils "voyagent uniquement de nuit pour échapper à la nasse meurtrière des RSF", poursuit-il.Relire "Il y aura des comptes à rendre pour de tels crimes": que peut faire la CPI contre les massacres de civils au Darfour?Autre sujet d'inquiétude, les ressources financières, alors que les financements internationaux de l'aide humanitaire s'effondrent, et le manque de place. "On arrive à la fin des fonds reçus", s'alarme Dermot Hegarty, directeur pays de NRC (Norwegian Refugee Council).L'ONG norvégienne finalise la livraison de 300 abris au camp de Touloum, dans l'est du Tchad. "Après, on n'a plus d'argent. Il va falloir frapper à la porte des bailleurs pour libérer de nouveaux fonds, mais on ne sait pas où"."Je prends de l'argent sur d'autres projets pour faire face à cette nouvelle crise", abonde le directeur national d'une autre ONG. "Dans un contexte global où les financements des bailleurs de fonds sont plus restreints qu'avant, nous appelons la communauté internationale à davantage soutenir le Tchad", lance Jens Hesemann. Car les camps au Tchad sont déjà saturés après deux ans et demi de conflit. "Plus de 1,3 million de Soudanais ont fui au Tchad et on ne répond qu'à 40 à 60% de leurs besoins", souligne Jens Hesemann.Depuis le début du conflit, "le Tchad est resté solidaire avec nos frères soudanais, mais nous atteignons nos limites", alerte de son côté le porte-parole du gouvernement tchadien Gassim Chérif. L'afflux annoncé "nécessite une mobilisation de la communauté internationale immédiate. Le Tchad se sent seul! Si l'aide ne vient pas, cela pourrait impacter la cohabitation entre populations hôtes et réfugiées et compromettre la cohésion nationale", pointe-t-il.Relire Soudan : le Tchad dément toute ingérence

















































































