Estrées-Deniécourt : l’entreprise Verbau fait de la sécurité alimentaire sa préoccupation première
Avant la cuisson, les fondants au chocolat sont réalisés manuellement. - Gaël Hérissé Mis en ligne le 6/11/2025 à 17:02 Lecture zen Chez Verbau, comme pour tout site industriel spécialisé dans l’agroalimentaire, les règles d’hygiène commencent aux portes de l’unité de fabrication. Il faut s’équiper de tenues adéquates stériles (charlotte, masque, surchaussures et blouse) sans oublier le lavage des mains constant et le port de gants. Cette première épreuve de base n‘est pourtant pas une évidence pour tous les salariés de cette entreprise basée à Estrées-Deniécourt : « Le risque repose principalement sur le personnel intérimaire qui n’a aucune notion d’hygiène. je suis obligé d’aller jusqu’aux avertissements même si notre rôle premier c’est vraiment de faire de l’éducation » explique le directeur général Thomas Belle.« Nous ne sommes jamais à l’abri d’une contamination et c’est notre hantise »Ce dernier forme le nouveau personnel en rappelant les règles de base en matière de physique et autres règles de microbiologie indispensable pour combattre toute contamination : « Nous ne sommes jamais à l’abri d’une contamination et c’est notre hantise. La sécurité alimentaire, c’est une obsession car on utilise de la poudre de lait donc il y a un risque de listéria ou des œufs en lien avec une possible salmonelle. » Thomas Belle, le directeur du site de production prodigue un cours de physique et de chimie aux nouveaux venus pour le bon respect des règles sanitaires. - Gaël Hérissé « Si j’ai un doute, je tire la sonnette d’alarme »C’est le Saint-Quentinois Clément Lefèvre, assistant qualité, qui est en charge de la surveillance constante : « On cherche la listéria toutes les semaines sur les produits, c’est totalement indispensable, il en va de la sécurité du client. Je vérifie aussi toutes les matières premières via une sonde pour tester la température. On est ultra-carré. Si j’ai un doute sur un lot comme pour les œufs, je tire la sonnette d’alarme et le produit est bloqué. »La sécurité alimentaire passe avant tout par l’utilisation de matières premières parfaitement saine. Mais la cuisson après la fabrication de différents desserts est primordiale. ici, le moelleux au chocolat est cuit à 180°. « Plus on cuit, plus la bactérie disparaît au-delà de 70°. La bactérie Escherichia Coli, dans notre process, est maîtrisée de la même manière que la Listéria par un pH inférieur à 4,4 donc acide et une activité d’eau inférieure à 0,95 » détaille de manière un peu scientifique le directeur du site, Thomas Belle. Pour faire simple, plus un aliment est acide, avec un pH bas, plus il est difficile pour les micro-organismes de survivre et de se développer. Pour l’activité d’eau, plus elle est en quantité limitée dans la production des desserts, plus le risque de développement de bactérie est limité.Le directeur du site insiste sur la bactérie de l’Escherichia Coli qui a malheureusement fait l’actualité cet été en Picardie : « la provenance est dans la plupart des cas une contamination fécale, il est principalement un indicateur montrant les mauvaises conditions de maîtrise du facteur humain. » Cette impressionnante chaîne de fabrication de biscuit servira ensuite de fond pour certains desserts comme les cheesecakes et verrines. - Gaël Hérissé La Listéria recherchée jusque dans les égoutsLa sécurité sanitaire se fait donc maillon par maillon allant de la propreté du personnel, aux tests sur les matières premières mais il faut aussi bien évidemment que l’ensemble du site industriel soit d’une propreté exemplaire. Une entreprise extérieure travaille de nuit pour nettoyer l’ensemble des sols sur près des 10 000 M2 de surface globale. L’usine est mise à l’arrêt deux semaines l’été, le moment idéal pour tout désinfecter des sols aux plafonds. Rien n’est laissé au hasard y compris le risque de voir s’infiltrer certains petits animaux au sein du site de production en bordure de champ. Il faut surveiller, colmater le moindre trou.Pour pousser cette obsession sanitaire à son paroxysme, l’entreprise Verbau établit tout un plan de contrôle qui va jusqu’à l’inspection de ses égouts pour détecter le moindre risque de bactéries comme la listéria. En consacrant 2 % de son budget à la sécurité alimentaire, Verbau arrive depuis deux ans aux résultats escomptés, il en va de sa réputation mais surtout de la santé des consommateurs et cela n’a pas de prix. Par Jerome HEMARD Poursuivez votre lecture sur ce(s) sujet(s) : Estrées-Deniécourt (Somme) Estrées-Deniécourt : l’entreprise Verbau fait de la sécurité alimentaire sa préoccupation première La jeune entreprise Verbau située à deux pas de la gare TGV s’est spécialisée dans le dessert industriel. Pour éviter tout risque de contamination lors de la fabrication des tartes ou verrines, toute une batterie de règles doivent être respectées à la lettre.