« Ici, c’est le dernier bistrot » : Trois PMU des Yvelines… dans un guide touristique
« À plus, Bernadette. Bisous ! » Un coup de torchon sur le comptoir du Café de la Poste et Pierrot, le patron, lève le menton pour saluer une habituée qui vient de filer, après son café du matin. Dampierre-en-Yvelines, 1 000 habitants, son mythique château du XVIIe siècle, ses nuées de cyclistes à l’assaut de la vallée de Chevreuse. Et son bistrot PMU, le dernier du village. Aux commandes, Pierre Diril, 36 ans, « fils de bistrotiers » passé par une carrière dans le traitement de l’air avant de se lancer dans son rêve de gosse : enchaîner les marathons derrière un comptoir, dans une « affaire » qui serait la sienne. Racheté il y a six ans alors qu’il était fermé depuis 18 mois, le Café de la poste vient d’intégrer un livre imaginé par la société des paris hippiques et le guide Le Fooding, qui propose 22 balades touristiques en France avec des points d’étape… dans les bars PMU. Le bouquin, Sur la route des bars PMU*, est disponible en librairie depuis le 6 novembre. 50 km à vélo et trois haltes dans un PMUPour la région Ile-de-France, c’est le département des Yvelines qui a été retenu, avec un itinéraire à vélo entre Versailles et Rambouillet. Trois PMU ont été sélectionnés sur ce tracé de 50 km : celui de Dampierre ainsi que Les Potins d’Angela, à Versailles, et La Place, à Cernay-la-Ville. « Je valide mille fois le choix, commente Sophie, 60 ans, ancienne patronne de restaurant et habituée du Café de la Poste. L’équipe est ultra-sympa et on y mange vraiment très bien. Il n’y a pas de secret : l’accueil, l’ambiance, la qualité dans les assiettes, c’est ça qui fait venir les clients. C’est un lieu indispensable ». Attablée, comme tous les mardis, avec un groupe de copains, Ghislaine, 70 ans, installée à Dampierre depuis 1975, est intarissable aussi. « Moi j’ai connu une époque où il y avait trois bistrots dans le village. Ici, c’est le dernier. Nous, on se retrouve ici une fois par semaine grâce à un groupe WhatsApp qu’on a baptisé Les Potes âgés. Vous voyez le jeu de mots ?... s’enquiert-elle. Mais je viens aussi toute seule, pour boire un café, acheter mes clopes ou jouer mon loto ». « Il y a six restaurants dans la commune mais moi je suis le seul comptoir, le vrai bistrot du village. On réunit des avocats, des chefs d’entreprise, des ouvriers, des mères de famille qui passent après avoir déposé les enfants à l’école », commente le patron derrière la banderole du PSG Ici, c’est Paris qui pavoise le comptoir. « Il ne faut jamais négliger les clients locaux »Implanté au cœur de la très touristique vallée de Chevreuse − entre 200 000 et 300 000 visiteurs par an − le bistrot de Dampierre est aussi le fief des cyclistes du week-end, des chasseurs, des motards. « Mais il ne faut jamais négliger les locaux, pour qui nous sommes un maillon indispensable de la vie sociale. Un patron de bistrot, ça parle peu. Mais ça écoute. Et c’est beaucoup, analyse Pierre, qui emploie cinq personnes à l’année entre la salle et les cuisines. À l’occasion, « et même assez souvent », le taulier se transforme en guide touristique auprès des clients de passage. Il a appris l’anglais « sur le tas » et dégaine avec bonhomie un topo efficace sur les sites remarquables du secteur. Un petit trac depuis que l’adresse figure parmi les itinéraires ciblés par PMU ? Pierrot s’esclaffe. « On va essayer d’assurer, hein ! Mais je sais que si on a été sélectionnés, c’est qu’ici, on retrouve tous les codes du bistrot. Alors on va continuer sur notre lancée ». « Ces établissements sont de véritables lieux de vie, où se tissent des liens sociaux essentiels, commente Olivier Pribile, directeur marketing pour l’entreprise PMU. Le département des Yvelines offre ce mélange unique de nature, de patrimoine et de vie locale dynamique ».*Sur la route des bars PMU. 160 pages, 10 euros.