Basket-ball (Betclic Élite) : à Strasbourg, Saint-Quentin confirme que le mal est profond
Nick Johnson a tenté de maintenir le SQBB à flot avec 18 points à la pause, mais une nouvelle fois trop esseulé pour inverser le cours du match. - SQBB- Louis Mis en ligne le 21/12/2025 à 19:56 Lecture zen On pourra toujours changer les visages sur le banc, déplacer les responsabilités, empiler les explications. À un moment pourtant, la vérité finit par s’imposer. Ce qui manque à cette équipe ne s’apprend pas. Ce n’est ni un système, ni une consigne, ni un discours d’avant-match. C’est ce lien invisible qui circule dans les veines, qui soude les joueurs dans l’effort et dans l’adversité. Le cœur, tout simplement. À lire aussi Basket-ball (Betclic Élite) : le SQBB coule à Strasbourg et concède une 10e défaite « On change des choses, mais rien ne change. Pour bouger… ça bouge mais le résultat reste le même, confie Lucas Boucaud en fin de rencontre. On veut peut-être griller les étapes. Tant qu’on ne jouera pas en équipe, on n’arrivera à rien. »On se bat, je pense que les choses changent. On ne va pas baisser les bras.Comment ne pas être d’accord avec lui ? Comment, lorsque l’on n’a remporté que deux matches sur douze et que l’urgence s’impose à chaque sortie, peut-on arriver à Strasbourg et, dès les premières secondes, accepter de subir ? Accepter que l’adversaire dicte le tempo, joue libéré, prenne des tirs sans pression, attaque la raquette sans la moindre résistance. « On joue sans intensité dès le début du match, reconnaît Éric Bartecheky. Nous avions ciblé Joseph et Brown, et ce sont justement eux qui brillent d’entrée. Je suis déçu. Tant qu’on ne prendra pas la mesure dans ce domaine, on n’avancera pas. » Honorés par leur sélection au All-Star Game, Nelly Joseph et Gabe Brown ont immédiatement trouvé leurs repères. Brown a allumé la mèche avec ses premières banderilles, avant que son complice ne s’installe dans la peinture, souverain, presque sans opposition. Dix points d’une facilité déconcertante, rappel brutal de ce qu’incarne un poste 5 de très haut niveau en Betclic Élite. Dans leur sillage, la SIG a pris le large, déjà maîtresse du jeu à l’issue du premier quart-temps (27-17).Comme d’habitude, Johnson face au reste du mondeSecoués, les Axonais n’ont jamais réellement réagi. Ou si peu. Quelques sursauts d’orgueil, souvent individuels, parfois dictés par la frustration : un regard sombre au moment de rejoindre le banc, une crispation après deux possessions sans toucher le ballon. Rien qui ne fasse avancer un collectif visiblement rongé par le doute.En face, Strasbourg a déroulé. Mike Davis a poursuivi son récital, pendant que William Pfister et Jean-Baptiste Maille, moins clinquants mais essentiels, rappelaient une évidence trop souvent oubliée : une équipe se construit aussi avec des porteurs d’eau. Nick Johnson a bien tenté de maintenir Saint-Quentin à flot, inscrivant 18 points, mais à la pause, le SQBB n’en comptait que 36. Comme trop souvent, son meneur s’est épuisé. Et comme trop souvent, Saint-Quentin a laissé son adversaire jouer à sa guise (51-36, 20e).On aura beau changer les systèmes, tenter toutes les défenses possibles : tant qu’on jouera sans envie, sans motivation, sans confiance les uns envers les autres, on n’ira nulle part.Eric BartechekyAprès la pause, le SQBB a montré un visage plus combatif. Insuffisant toutefois pour faire vaciller un adversaire bien plus en adéquation avec son basket. Moins en vue au retour des vestiaires, Nick Johnson a vu Neftali Difuidi inscrire 12 de ses 19 points en seconde période, tandis que Cat Barber a offert quelques séquences inspirantes.« On a été plus combatifs après la pause, explique Bartecheky. Mais on aura beau changer les systèmes, tenter toutes les défenses possibles : tant qu’on jouera sans envie, sans motivation, sans confiance les uns envers les autres, on n’ira nulle part. »Revenu un instant à huit longueurs (32e), porté par un passage musclé de Barber, Saint-Quentin est aussitôt retombé dans ses travers : deux errances défensives, une incapacité à sécuriser le rebond, et Strasbourg a puni. Un tir primé de Ndoye, puis des lancers de Joseph, ont définitivement scellé le sort de la rencontre.Strasbourg en équipe, Saint-Quentin en survieÀ défaut d’une troisième victoire, la soixantaine de supporters saint-quentinois ayant fait le déplacement a au moins vu une équipe capable de se relever, sans sombrer. Certains, pourtant, ont refusé d’applaudir. Un silence lourd, presque plus éloquent que les chants qui auront duré 40 minutes, face à une réalité difficile à accepter : cette saison se jouera sur des détails, avec peu de certitudes et encore moins de marge. À lire aussi Basket-Ball (Betclic Élite) : Pedro Nuno Monteiro absent à Strasbourg, un avenir incertain au SQBB La tâche reste immense pour éviter que 2025 ne s’achève en eau de boudin. « On n’a même pas 48 heures pour préparer Bourg, rappelle Éric Bartecheky, la tête basse mais déjà tourné vers la suite. Si on met la même intensité qu’en première mi-temps, le résultat sera le même. J’ose espérer qu’on sera capables de jouer 40 minutes. Cette équipe en est capable. J’en suis persuadé. » Par Anthony OTTOU Poursuivez votre lecture sur ce(s) sujet(s) : SQBB Basket-ball (Betclic Élite) : à Strasbourg, Saint-Quentin confirme que le mal est profond Dominé dès les premières minutes à Strasbourg, le SQBB a une nouvelle fois affiché ses fragilités, tant collectives que mentales. Malgré un sursaut après la pause, Saint-Quentin s’est incliné sans jamais réellement faire douter une SIG mieux armée (84-72), confirmant que le malaise dépasse le simple cadre du jeu.