Aisne : record de dossiers de surendettement, un défi pour la Banque de France
Ali Aïchoun est épaulé de Mathilde Quehan, directrice adjointe arrivée en août 2025. - T.B. Mis en ligne le 6/11/2025 à 10:30 Lecture zen Ancien adjoint de la succursale des Yvelines, Ali Aïchoun débarque à Laon avec 18 ans d’expérience à la Banque de France. Il le sait, dans l’Aisne, son nouveau secteur, les difficultés économiques sont légion : « Il y a une nécessité à travailler sur l’éducation financière. Le taux de pauvreté est supérieur à la moyenne nationale et le département compte aussi le nombre de dépôts de dossier de surendettement le plus élevé (NDLR : 459 pour 100 000 habitants). Quand je l’ai constaté, ça m’a frappé. »Bonnes pratiques financières, gestion d’un budget, connaissance des crypto-actifs… L’éducation financière, et tout ce qu’elle englobe, est justement une des (nombreuses) priorités du nouveau directeur.À la tête d’une équipe d’une dizaine de personnes à Laon, celui-ci compte sur des actions de proximité pour toucher tous les publics : « On met en place notamment des actions d’éducation financière auprès des travailleurs sociaux pour qu’ils soient nos relais sur le territoire. Ma volonté c’est de poursuivre et densifier ces missions. »Service public de proximitéCar au niveau local, la « banque des banques » propose divers services qui vont de l’attribution de cotations aux entreprises (environ 1800 dans l’Aisne) à la défense de l’inclusion bancaire en passant par la médiation de crédit. Sur ce point, Ali Aïchoun rappelle volontiers qu’il a été responsable des relations aux entreprises en Île-de-France au moment de la crise Covid : « Par la force des choses, j’ai acquis une assez forte expertise en médiation de crédit ! »Les gens font la corrélation entre Banque de France, interdit bancaire et fichage. Alors que nous n’inscrivons personne sur les fichiers. C’est le rôle des banques.Ali Aïchoun, directeur de la Banque de France de l’AisneSurtout, le néo-Laonnois souhaite dissiper un malentendu avec le grand public : « Le problème c’est que les gens ont peur de nous ! Ici aussi dans l’Aisne, les gens font la corrélation entre Banque de France, interdit bancaire et fichage. Alors que nous n’inscrivons personne sur les fichiers. Ça, c’est le rôle des banques. »Et le directeur d’ajouter : « De manière globale, nous accueillons toute personne confrontée à une difficulté financière. Nos services sont gratuits, confidentiels et surtout sans jugement. »L’enjeu du surendettementAli Aïchoun endosse également le rôle de secrétaire de la Commission de surendettement. La structure se réunit tous les quinze jours pour résoudre à l’amiable des situations devenues difficiles. Là aussi, il tient à rassurer sur son rôle : « Les gens pensent souvent que l’on émet un jugement. Mais non ! En commission, on essaye de donner une orientation cohérente par rapport à une situation. Dans l’Aisne il y a énormément de cas. Donc on va travailler en amont, pendant et même après. Quand une orientation est définie on va appeler l’usager pour lui expliquer ce qu’il doit mettre en place. »Par rapport à 2024, l’Aisne connaît une infime baisse de 1,6 % des dépôts de dossiers. Une petite victoire qui n’enflamme pas le directeur : « On part de loin… Mais dans les autres départements de la région, ce chiffre est en hausse. » Ali Aïchoun a désormais trois ans, la durée minimum de son mandat, pour améliorer les chiffres. Par Thomas Baudoin Poursuivez votre lecture sur ce(s) sujet(s) : Aisne Laon (Aisne) Aisne : record de dossiers de surendettement, un défi pour la Banque de France Ali Aïchoun, nouveau directeur de la Banque de France de l’Aisne depuis le 6 octobre 2025, veut renforcer l’éducation financière, lutter contre le surendettement et faire connaître les services encore trop méconnus de l’institution.